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À Angoulême, la Québécoise Julie Doucet récompensée pour son œuvre punk et féministe

Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême reprend après une année de césure. Pour cette 49e édition, c’est l’autrice et dessinatrice Julie Doucet qui a reçu le Grand Prix. La Québécoise est seulement la troisième femme à recevoir la récompense suprême, qui vient reconnaître une œuvre à part.

Née en 1965, Julie Doucet est devenue une figure de proue de la BD underground nord-américaine grâce à son travail autobiographique. Dans"Dirty Plotte", sorte de journal intime dessiné, elle explore des thèmes rarement abordés : les règles, la masturbation, ses rêves... Qualifiée de génie par son éditeur canadien, elle a évolué dans l’univers de la BD dans les années 80 et 90 – alors encore très masculin – et s’en est lassée, au point de n’avoir plus rien publié depuis 22 ans, comme l’explique Victor Macé de Lépinay, l’un des directeurs artistiques du Festival d’Angoulême. Invité de Laure Manent, il nous parle de l’œuvre de Julie Doucet et de cet hommage à l’Ukraine, lors du "concert-dessins" d’ouverture.

Le scénariste de BD et ancien journaliste Aurélien Ducoudray, également invité, évoque avec nous ses œuvres "Maïdan love", "Camp Poutine" et "Russie amère", publiées il y a quelques années. Dans ces bandes dessinées, il raconte la révolution de 2014 en Ukraine, l’opposition entre les forces de l’ordre pro-Ianoukovitch et les manifestants pro-Timochenko sur la place du Maïdan. Il évoque aussi le culte de la personnalité autour de Vladimir Poutine. Et, malgré des dialogues quasi prémonitoires, il confie qu’il n’imaginait pas, à l’époque où il a écrit ces histoires, que les événements d’aujourd’hui pourraient avoir lieu.