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La 47e cérémonie des César sacre "Illusions perdues" de Xavier Giannoli

"Illusions perdues", l'adaptation du grand roman de Balzac sur la presse et ses dérives, a remporté vendredi soir sept statuettes, dont celle du meilleur film. Et il vaut le César du meilleur espoir masculin à Benjamin Voisin.

Succès populaire mais aussi reconnaissance du septième art pour les "Illusions perdues". Le film de Xavier Giannoli a reçu sept César, vendredi 25 février, à Paris. L'adaptation du grand roman d'Honoré de Balzac a notamment remporté le César du meilleur film. Le réalisateur de 49 ans ne s'est pas déplacé à l'Olympia pour recevoir son prix qui a été récupéré par l'un de ses producteurs, Olivier Delbosc.

Sa fresque acide sur la presse et ses dérives, pour laquelle Benjamin Voisin, qui interprète l'ambitieux idéaliste Lucien de Rubempré, a également reçu le César du meilleur espoir masculin, faisait figure de favori pour cette 47e édition des récompenses du cinéma français.

En récompensant "Illusions perdues", les César, parfois critiqués pour leur nombrilisme ou leur déconnexion, font triompher l'un des rares films français post-confinement à avoir conjugué succès populaires (plus de 870 000 entrées) et ambition artistique.

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Un conte onirique pour la meilleure réalisation

L'autre grand gagnant, Leos Carax, était également absent. Son opéra-rock "Annette", distribué par Amazon, a été primé avec cinq statuettes. Le réalisateur franco-américain de 61 ans est le premier à réaliser avec ce film le doublé César de la meilleure réalisation et Prix de la mise en scène à Cannes, où il était projeté en ouverture du dernier festival.

Ce conte onirique est porté par Marion Cotillard (qui interprète une cantatrice de renommée internationale) et Adam Driver (un comédien de stand-up), deux amants passionnés qui vont devenir parents d'une fillette mystérieuse.

Des acteurs confirmés récompensés

Face à l'acteur hollywoodien nommé pour "Annette", c'est le Français Benoît Magimel qui a reçu le César du meilleur acteur pour son rôle de malade en fin de vie dans "De son vivant" d'Emmanuelle Bercot. Il avait déjà reçu un César dans un second rôle pour "La tête haute" (2016), un prix d'interprétation masculine à Cannes pour "La pianiste" (2001).

"J'ai 47 ans, c'est la 47e Cérémonie, c'est peut-être un signe"

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Ce n'est également pas une première pour Valérie Lemercier, sacrée meilleure actrice pour son interprétation de Céline Dion dans le vrai-faux biopic qu'elle a consacré à la star de la chanson québécoise, "Aline". Elle avait déjà remporté le César de la meilleure actrice dans un rôle secondaire en 2001.

L'actrice australienne Cate Blanchett, présente lors de la cérémonie, a elle reçu un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

C'est finalement une non-professionnelle qui a apporté une touche de fraîcheur à la soirée : Aïssatou Diallo Sagna, sage-femme dans le civil, a reçu son César du meilleur second rôle pour "La Fracture", un film sur la France des Gilets jaunes où elle joue son propre rôle. "Ce César, il est à nous, les soignants ! C'est notre récompense", a-t-elle déclaré, rayonnante, à la presse.

Un faible lot de surprises

Marqués par les scandales et les flops, les César étaient attendus au tournant. La cérémonie s'est déroulée sans éclat ou incident majeur, mis à part une brève incursion de l'humoriste Marie s'infiltre, qui a levé sa jupe et lancé "Bonsoir, voici mon cul ! Joyeux hommage à la cul-ture".

La guerre en Ukraine était dans toutes les têtes, comme l'ont rappelé nombre de stars montées sur scène. Sans compter la disparition de Gaspard Ulliel, mort il y a un mois, à 37 ans, dans un accident de ski, qui a ému le réalisateur Xavier Dolan jusqu'aux larmes. 

Avec AFP