
Des centaines de véhicules, s'inspirant du "Convoi de la liberté" canadien, ont commencé à rejoindre Bruxelles lundi, afin de protester contre les restrictions sanitaires. Une trentaine de véhicules on été inteceptés. Les autorités belges avaient pourtant interdit la manifestation, tout comme la préfecture du Bas-Rhin qui a banni tout rassemblement non déclaré autour du Parlement européen à Strasbourg.
Des centaines de véhicules participant aux convois anti-passe vaccinal, dont beaucoup venus de France, sont parvenus à proximité de Bruxelles, lundi 14 février, malgré l'interdiction, pour protester au niveau européen après une première tentative à Paris.
Une trentaine de véhicules qui convergeaient vers Bruxelles dans le cadre des convois dits de "la liberté" des opposants aux restrictions anti-Covid, ont été bloqués, a annoncé lundi le bourgmestre (maire) de Bruxelles Philippe Close.
"Pour l'instant, on a repéré 4-500 véhicules (...), voitures, camping-cars, petites camionnettes. Une trentaine ont été bloqués et les autres se sont un peu évaporés dans la nature", a déclaré Philippe Close lundi matin à la radio La Première (RTBF).
Selon lui, en début de matinée, une quarantaine de véhicules avaient rejoint le parking C, une aire de stationnement en périphérie de Bruxelles vers laquelle la police a décidé d'orienter les manifestants des convois.
De là il sera possible de "négocier avec la police un parcours à pied", a précisé le maire socialiste de Bruxelles. "Mais il s'agit de ne pas prendre en otage la capitale" belge, a-t-il mis en garde.
"Ce qui est compliqué ici c'est qu'on n'a pas de demande d'organisateur. En Belgique vous devez introduire une demande pour manifester. On est vigilant c'est pour ça qu'on mobilise largement", a ajouté M. Close.
Les autorités belges ont rappelé dimanche aux participants des convois qu'il était interdit de manifester lundi dans la capitale.
Dimanche, sur un parking de la périphérie de Lille, non loin de la frontière belge, la police française avait recensé environ 1.300 véhicules semblant avoir fait escale à cet endroit sur leur chemin vers la Belgique.
Mais conscients des interdictions en vigueur en Belgique certains occupants de ces véhicules se montraient indécis sur la destination finale. Parmi eux était évoquée l'idée de rallier Strasbourg (Est de la France), siège du Parlement européen.
À Strasbourg, le Parlement européen sous surveillance
"Le programme, c’est petit à petit aller voir toutes les institutions européennes (...), on sait pas jusqu'où on va aller mais on chemine et on fait entendre notre voix", expliquait à l'AFP Sandrine, une chargée de production de 45 ans venue de Lyon (centre-est) et refusant, comme beaucoup, de donner son nom.
"Plusieurs convois routiers semblent s'être formés pour rallier Strasbourg" ce lundi avec pour "objectif affiché (...) de rejoindre les institutions européennes" et d'"entraver la circulation routière", a indiqué la préfecture du Bas-Rhin dans un communiqué.
Pour empêcher tout rassemblement aux abords du Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a pris, lundi 14 février, un arrêté interdisant toute "manifestation non déclarée" des convois anti-pass vaccinal.
Un "dispositif" des forces de l'ordre est ainsi en cours de déploiement autour des "institutions européennes déjà sous surveillance" et "plus largement, tous les axes routiers menant à Strasbourg", a-t-elle précisé, disant ignorer le nombre de manifestants qui pourraient converger vers la capitale alsacienne.
"Empêcher le blocage"
Les autorités belges ont interdit toute manifestation dans la capitale "avec des véhicules motorisés" et annoncé avoir pris des mesures "pour empêcher le blocage de la région Bruxelles-Capitale".
La police de Bruxelles a mis en ligne sur les réseaux sociaux des consignes en quatre langues - français, néerlandais, allemand et anglais : interdiction de manifester avec les véhicules, conseil de ne pas se rendre à Bruxelles en voiture, canalisation des convois sur un parking du parc des expositions, à la périphérie de la ville, "seul endroit où une action statique sera tolérée".
Certains participants à une manifestation similaire organisée à La Haye ont également annoncé leur intention de se rendre en Belgique.
Le Premier ministre Alexander De Croo avait pourtant conseillé vendredi aux manifestants de renoncer à venir à Bruxelles. "Je dis à ceux qui viennent de l'étranger : regardez les règles en Belgique. Nous n'avons jamais eu de règles trop dures et nous n'en avons plus tellement. Alors plaignez-vous chez vous", a-t-il lancé.
Des contrôles sont prévus à la frontière et les véhicules qui viendraient vers la capitale malgré l'interdiction seront déviés, ont averti les autorités belges.
L'aéroport de Bruxelles a conseillé aux voyageurs de prendre leurs précautions lundi et de venir en train par crainte d'un blocage des voies d'accès.
Avec AFP