Pas de répit pour la pandémie, ni pour le réchauffement climatique, pour lesquels les Européens réclament des actes. Pour en parler, nous recevons Pascal Canfin, président de la commission Envi du Parlement européen, qui s’occupe d’environnement, de santé et de protection du consommateur. Ancien membre d’Europe Écologie-Les Verts et de l’ONG environnementale WWF, il est aussi ancien ministre délégué au Développement d’un gouvernement socialiste.
Alors que le variant Omicron est majoritaire en Europe aujourd’hui, Pascal Canfin estime que la situation est plutôt bien gérée : "Quand on regarde la situation il y a un an, on a clarifié tout ça. On a un passe qui fonctionne aux frontières et le reste du monde nous l’envie."
Face à la cinquième vague, il se dit optimiste : "L’enjeu d'Omicron est en partie derrière nous. Les systèmes de soins ont tenu, et s’ils ont tenu, c’est essentiellement grâce à la vaccination massive. Nous sommes aujourd’hui la zone au monde la plus vaccinée."
Pascal Canfin s’exprime également sur le besoin de transparence, quelques jours après que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été épinglée par la médiatrice européenne pour avoir refusé de dévoiler ses échanges par SMS avec Pfizer. "Si chaque échange entre un décideur politique et un décideur privé est public, il n’y a plus de négociation possible. En revanche, que nous ayons une nouvelle initiative depuis le Parlement européen pour regarder la question des marges des laboratoires, ça, j’y suis totalement favorable", déclare-t-il avant de rappeler qu’il a "initié toutes les demandes de transparence. Si nous avons partiellement accès aux contrats signés entre la Commission européenne et les labos, c’est parce que nous avons mis le maximum de pression depuis le Parlement européen et la commission environnement et santé publique. Nous sommes les seuls au monde à avoir ce degré de transparence."
Enfin, le président de la commission en charge de l’environnement revient sur la question de la taxonomie verte : "C’est la première tentative au monde de définir ce qui est vert ou pas et ce qui est utile à la transition ou pas, de façon à réorienter les flux d’investissements dans la transition. Se posent plein de questions, et sur le gaz et le nucléaire, on arrive à la conclusion qu’ils peuvent être utiles à la transition sans être verts." Selon lui, les choses avancent malgré tout, même si des efforts restent à faire : "Les émissions de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique baissaient de moins de 1 % par an quand Emmanuel Macron est arrivé à l’Élysée. À la fin de son premier mandat, elles baissent de 2 %. La baisse des émissions a doublé. On a doublé, il faut encore doubler."
Sur la table aussi, les questions de la déforestation et de la pollution des océans, deux grandes batailles que Pascal Canfin assure ne pas oublier : "C’est une très grande bataille que nous menons pour sortir d’un modèle commercial totalement en désaccord avec nos engagements environnementaux. Nous gagnons progressivement ces batailles, c’est une des choses dont je suis le plus fier aujourd’hui : depuis deux ans et notre action au Parlement et en Europe. Nous avons changé le logiciel européen pour intégrer dans les enjeux commerciaux les enjeux climatiques."
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Émission préparée par Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero et Perrine Desplats.