Supérieur dans le jeu face à une équipe d'Égypte qui n'a jamais cherché à jouer, le Sénégal a dû attendre la fin de la séance de tirs au but pour remporter le premier trophée de son histoire. Sadio Mané a conclu la séance en réussissant son penalty, alors que Gabaski lui en avait bloqué un en début de match (0-0, t.a.b. 4-3).
Trois ans après l'échec en finale au Caire, le Sénégal peut savourer ! Vainqueur de la finale de la CAN-2022, il soulève enfin le premier trophée de sa longue histoire footballistique. L'Égypte espérait reproduire son braquage des tours précédents en emmenant son adversaire au bout de la prolongation, mais les Lions de la Teranga sont parvenus à remporter leur séance de penalties face aux Pharaons (0-0, t.a.b. 4-3)
La solidarité entre les Lions a d'ailleurs joué son plein, dimanche 6 février à Yaoundé, puisque les Camerounais étaient largement du côté du Sénégal face à une Égypte qui les a éliminés en demi-finale. Ils sont venus au stade d'Olembé donner de la voix aux côtés des fans des Lions de la Teranga.
Mané rate d'entrée
Après une cérémonie de clôture qui a rassemblé le gratin de la musique camerounaise, en présence de nombreux officiels, dont le président camerounais Paul Biya, qui s'est offert un tour de stade en voiture avec son épouse Chantal, la finale tant attendue a commencé.
Le Sénégalais Saliou Ciss donne le rythme d'entrée. Remuant côté gauche, il provoque un penalty après un tacle en retard d'Abdelmonem. Le Sénégal croit déjà toucher son rêve du doigt, mais Gabaski détourne le penalty de Sadio Mané (7e). Peut-être aidé par Salah, coéquipier de Sané à Liverpool, qui a murmuré à l'oreille du portier égyptien. C'est le septième penalty de la compétition écarté par le dernier rempart des Pharaons.
Le Sénégal tente d'insister en se faufilant par les ailes en profitant de sa force, notamment la première titularisation d'Ismaïla Sarr côté droit, et de la faiblesse de son adversaire, l'Égypte étant en pénurie de latéral droit de métier, poste confié au milieu de terrain Emam Ashour.
Les offensives se succèdent. Ismaïla Sarr adresse par deux fois un centre puissant que ni l'attaque, ni la défense n'est capable de reprendre (18e, 23e). Côté égyptien, on s'en remet à Mo Salah : il conclut rush solitaire côté par une frappe trop écrasée pour inquiéter Édouard Mendy (28e).
Les Pharaons cassent le jeu
L'Égypte commence alors à jouer à l'égyptienne : casser le rythme en multipliant les fautes et les interruptions de jeu, s'en remettant aux tentatives de contre. Le Sénégal cherche la faille, fait tourner mais n'y arrive pas. En face, Salah s'empare de chaque opportunité : après s'être échappé côté droit, il enroule sa frappe mais Édouard Mendy est à la parade (43e). Kouyaté réplique d'une frappe de 30 mètres qui passe à côté (45e+1).
Au retour des vestiaires, le Sénégal reprend ses assauts. Idrissa Gueye gâche à un coup franc en l'expédiant en tribunes (46e). Quatre minutes plus tard, il feinte et tente sa chance, un peu excentré aux six mètres de la surface, mais c'est sur Gabaski (50e). Puis Diedhiou perce la défense et tente de remettre à Mané, mais là encore, Gabaski se jette avant (53e).
L'heure tourne et les Égyptiens bétonnent sans chercher à porter le danger devant. Deux exceptions pour faire frissonner les Sénégalais : un coup franc de l'entrant Zizo, qui trouve la tête d'Abdelmonem (68e) et une tête d'Hamdi sur un centre venu de la gauche (75e).
Mendy et Mané, héros du soir
Pour la quatrième fois, l'Égypte emmène son adversaire en prolongation. Un exercice qu'il maîtrise sur le bout des doigts. Le Sénégal attaque d'emblée : Mané lance Bamba Dieng en profondeur dans le rond central, mais Gabaski sort la frappe croisée du Marseillais (91e). Le gardien s'interpose ensuite sur une nouvelle tête de Dieng (100e). Celle de Diallo sur le corner suivant passe au-dessus (101e).
Dans la deuxième partie de la prolongation, Bamba Dieng se met encore en évidence d'une frappe lointaine que Gabaski repousse (115e). Zizo répond dans la seule occasion égyptienne de la prolongation (117e).
L'Égypte se retrouve donc aux tirs au but, un exercice qu'elle maîtrise particulièrement, tout comme son gardien Gabaski. Et pourtant, Édouard Mendy en décide autrement. Trezeguet et Lasheen ratent leur tentative tandis que Sadio Mané, dernier Sénégalais à s'élancer, ne se rate pas.
Aliou Cissé avait dit qu'il ne croyait pas au "jamais deux sans trois", après ses deux défaites en finale de la CAN (2002, 2019). Peut-être que le coach du Sénégal croit davantage à l'autre adage qui fait du "troisième la bonne". Cette fois, le Sénégal répare donc une anomalie en soulevant le trophée pour sa seizième participation. Dakar ne dormira pas beaucoup ce soir.