
Benoit XVI a reçu ce samedi le chef de l'Église anglicane. Une rencontre qui intervient alors que des centaines d'Anglicans traditionalistes, qui ne se reconnaissent plus dans leur Église, pourraient entrer dans le giron de Rome.
AFP - Le pape Benoît XVI et l'archevêque de Canterbury, Rowan Williams, chef spirituel de l'église anglicane, ont eu des "discussions cordiales", a affirmé samedi le Vatican, à propos d'une rencontre intervenue dans un contexte de tensions entre les deux églises.
L'entretien strictement "privé" a été l'occasion pour les deux responsables religieux de "se pencher sur les défis qu'affrontent toutes les communautés chrétiennes en ce début de millénaire et la nécessité de promouvoir des formes de collaboration" pour y faire face.
L'entretien a aussi porté sur "les récents évènements qui ont concerné les relations entre l'église catholique et la communion anglicane" et a permis de "rappeler la volonté commune de poursuivre et renforcer les rapports oecuméniques entre catholiques et anglicans", selon le communiqué.
Le Vatican a annoncé à cet égard que "dans les prochains jours la commission chargée de préparer la troisième phase du dialogue théologique international entre les parties" se réunira.
La rencontre entre le pape et Mgr Williams, prévue de longue date, est la première entre les deux dignitaires depuis l'annonce le 20 octobre par le Vatican de création d'une structure spéciale pour accueillir les anglicans désireux de se convertir au catholicisme.
Des centaines d'Anglicans du monde entier, notamment des Etats-Unis ou d'Australie dont des prêtres mariés et une vingtaine d'évêques pourraient entrer dans le giron de Rome près de 500 ans après le schisme anglican de 1534.
Le Vatican avait expliqué qu'il ne faisait que répondre à des demandes et ne pouvait rester sourd "aux appels répétés et insistants" d'Anglicans, pour la plupart des traditionnalistes déçus de l'évolution de leur église qui ordonne des femmes prêtres ou bénit des couples homosexuels.
Mais l'archevêque de Canterbury avait paru pris de court, affirmant avoir été prévenu "très tardivement".
Pour la presse britannique, la rencontre de samedi risquait de tourner à la "confrontation". C'est la situation "potentiellement la plus explosive dans les relations entre Catholiques et Anglicans depuis la Réforme", avait affirmé le Times de Londres.