Le télescope spatial James Webb a achevé avec succès, samedi, la dernière étape de son déploiement. Il lui faudra maintenant atteindre son orbite finale à 1,5 million de kilomètres de la Terre.
Le télescope spatial James Webb est désormais prêt à explorer le cosmos. Un peu plus de cinq mois avant que ne débute sa mission, il a achevé avec succès, samedi 8 janvier, la dernière étape de son déploiement, avec celui de son miroir principal.
L'emblématique miroir principal du télescope mesure environ 6,5 mètres de diamètre, et était donc trop grand pour entrer tel quel dans une fusée lors de son décollage, il y a deux semaines. Ses deux côtés avaient ainsi dû être repliés vers l'arrière.
La première de ces deux ailes a été déployée vendredi, et la seconde s'est ouverte samedi matin, comme prévu, a annoncé la Nasa. Les équipes de l'agence spatiale continuaient toutefois à la verrouiller en place, afin de la sécuriser de façon définitive.
"Je suis ému", a déclaré en direct par vidéo Thomas Zurbuchen, responsable des missions scientifiques à la Nasa. "Quelle étape extraordinaire."
Une procédure inédite
Le déploiement dans l'espace d'un tel télescope, non seulement de ses miroirs mais aussi de son bouclier thermique plus tôt cette semaine, était une procédure ultra-périlleuse qui n'avait jamais été tentée par le passé.
Lundi, la mission avait franchi une étape majeure avec le déploiement le plus difficile, celui du bouclier thermique.
Composé de cinq couches chacune de la taille d'un terrain de tennis, mais aussi fines qu'un cheveu, ce pare-soleil protège les instruments scientifiques de la chaleur de notre étoile.
Ces couches ont été minutieusement dépliées et tendues une par une. La face la plus proche du Soleil pourra atteindre 125°C, et la plus éloignée -235°C.
Les astronomes du monde entier peuvent aujourd'hui pousser un grand soupir de soulagement, la mission semblant à présent en très bonne voie de réussite.
Il doit encore atteindre son orbite finale
Avant d'être opérationnel, le télescope devra toutefois encore atteindre son orbite finale à 1,5 million de kilomètres de la Terre (il se trouve déjà à plus d'un million de kilomètres de nous).
Chaque segment hexagonal formant cet immense miroir primaire, recouvert d'or afin de mieux réfléchir la lumière, devra également être minutieusement ajusté. Les instruments scientifiques devront eux continuer à refroidir, et être très précisément calibrés.
D'une valeur de quelque 10 milliards de dollars, James Webb est piloté depuis Baltimore, sur la côte Est américaine. La Nasa retransmettait samedi matin en direct les images de la salle de contrôle, où des dizaines d'ingénieurs ont applaudi de joie à l'annonce du déploiement complet.
???? LIVE from mission control: @NASAWebb experts give real-time updates as the telescope's golden honeycomb-like mirror takes its final shape in space.
This marks the end of an unprecedented 14-day deployment process! Use #UnfoldTheUniverse for questions. https://t.co/9ObGVUZvdG
Observatoire spatial le plus puissant jamais conçu, James Webb doit notamment permettre d'observer les premières galaxies, formées seulement environ 200 millions d'années après le Big Bang.
Il doit également faire un grand pas dans l'exploration des exoplanètes, qui sont en orbite autour d'autres étoiles que le Soleil. Il examinera leur atmosphère, en quête de conditions propices à l'apparition de la vie. Sont aussi prévues des observations plus proches, dans notre système solaire, de Mars ou encore Europe, une lune de Jupiter.
La grande nouveauté de ce télescope est qu'il opérera uniquement dans l'infrarouge proche et moyen (des longueurs d'ondes invisibles à l'œil nu), et ses instruments ne peuvent donc fonctionner que dans l'obscurité totale et à des températures extrêmement basses.
James Webb doit opérer durant au moins 5 ans, et potentiellement jusqu'à plus de 10 ans.
Avec AFP