AFP - Au moins 16 personnes ont été tuées dans un attentat suicide jeudi devant le palais de justice de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, principale cible des talibans liés à Al-Qaïda qui multiplient les attentats dans tout le pays, a annoncé la mairie.

"Un kamikaze à pied a essayé de pénétrer dans le palais de justice et, quand les personnels de sécurité ont voulu l'arrêter, il a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui", a expliqué à des journalistes sur place Sahib Zada Anis, le chef de l'administration de la ville.

"Nous avons reçu les cadavres de 16 personnes et 36 blessés, dont six dans un état critique", a déclaré à l'AFP le Dr Abdul Hameed Afridi, le directeur général de l'hôpital Lady Reading, le principal établissement de la ville. Trois policiers au moins figurent parmi les tués, selon la police.

Un précédent bilan faisait état de 14 morts.

C'est le huitième attentat suicide en onze jours au Pakistan, dont sept ont visé Peshawar, la capitale de la province du nord-ouest, et sa banlieue, aux portes des zones tribales où l'armée est engagée dans une offensive contre les bastions de ces insurgés islamistes. Au moins 110 personnes ont été tuées dans ces attaques depuis le 8 novembre.

 Il y a trois jours, un kamikaze au volant d'une voiture piégée a tué quatre personnes en visant un poste de police de Peshawar, à proximité d'une école où les enfants entraient en cours.

Plus de 2.550 personnes ont été tuées en un peu plus de deux ans dans tout le pays par une vague sans précédent d'attentats perpétrés, pour la grande majorité, par les kamikazes du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP). Ce groupe a fait allégeance à Al-Qaïda et, à l'unisson d'Oussama ben Laden, décrété à l'été 2007 le jihad, la "guerre sainte", à Islamabad pour son alliance avec les Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001.

Les insurgés islamistes ont intensifié ces derniers temps leur campagne d'attentats, leurs kamikazes tuant plus de 450 personnes en un peu plus d'un mois.

Le TTP, dont le fief tribal du Waziristan du Sud, près de la frontière afghane, est le théâtre d'une vaste offensive terrestre et aérienne de l'armée depuis près d'un mois, a juré de se venger en intensifiant dans les grandes villes sa campagne d'attentats.