Selon la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, il ne reste plus que quelques semaines pour redonner vie à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Dernière ligne droite pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien. Les Européens ont insisté, mardi 28 décembre, sur "l'urgence" à conclure ces négociations, alors que l'Iran se rapproche de "manière significative" du stock d'uranium nécessaire à la fabrication d'une bombe.
"Cette négociation est urgente", ont déclaré des représentants des trois pays européens (France, Allemagne, Royaume-uni) signataires de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien (JCPOA), au lendemain de la reprise des négociations à Vienne pour tenter de le sauver.
"Il est clair que nous approchons du point où l'escalade nucléaire iranienne aura vidé le JCPOA de sa substance", ont-ils noté, réitérant qu'il restait "des semaines et non des mois pour conclure un accord".
Ils ont notamment insisté sur le niveau d'enrichissement d'uranium par l'Iran, qui le rapproche dangereusement du seuil nucléaire. "Nous prenons note du commentaire du chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique selon lequel l'Iran n'enrichira pas au-delà de 60 %", ont-il relevé. "Il n'en demeure pas moins qu'enrichir à 60 % est sans précédent pour un État non doté de l'arme nucléaire."
"L'augmentation de ses stocks d'uranium à 60 % rapproche l'Iran de manière significative de l'obtention de la matière fissile pouvant être utilisée pour la fabrication d'une arme nucléaire", ont-ils martelé.
Des discussions "très difficiles" à venir
L'enjeu des pourparlers vise à faire revenir dans le pacte les États-Unis, qui l'avaient quitté en 2018, et de ramener Téhéran au respect de ses engagements, rompus en réaction au rétablissement de sanctions américaines.
Outre les trois pays européens, la Chine et la Russie sont aussi partie prenante à la négociation avec l'Iran. Les États-Unis y participent de manière indirecte.
Le coordinateur de l'Union européenne (UE) Enrique Mora, qui préside les pourparlers, a déclaré lundi que toutes les parties avaient montré "une claire volonté de travailler à la réussite de cette négociation" mais prédit des discussions encore "très difficiles" dans les "jours et les semaines à venir".
De son côté, Téhéran a assuré mardi que les discussions allaient "dans le bon sens" à Vienne.
"Nous pensons que si les autres parties prenantes continuent de faire preuve de bonne foi lors de ce cycle de négociations à peine entamé, il sera possible de parvenir à un bon accord pour l'ensemble des parties engagées", a déclaré mardi à la presse le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian.
"Si le sérieux s'ajoute à la bonne foi, il est envisageable d'arriver à un accord bientôt, dans un futur proche", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par la presse officielle iranienne.
Avec Reuters et AFP