Des centaines de personnes défilant à Vladivostok ont été refoulées par des unités anti-émeutes. Les manifestants protestaient contre la hausse de la taxe sur les véhicules d'importation censée favoriser l'industrie automobile russe.
REUTERS - La police anti-émeutes a dispersé des centaines de manifestants qui protestaient samedi à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, contre la hausse des droits de douane sur les voitures d'occasion étrangères.
Les manifestants scandaient des slogans dans le centre de cette ville portuaire des bords du Pacifique située à 6.000 km à l'est de Moscou. On lisait sur leurs pancartes "Sangsues !" et "Non à l'augmentation des droits de douane".
Il s'agit de la deuxième manifestation de la semaine à Vladivostok, "porte du Pacifique" en contact commercial avec
l'ensemble des puissances économiques de la région et grande importatrice de voitures d'occasion japonaises.
La crise économique internationale frappe durement la Russie, où les marchés financiers ont chuté tandis que les prix
du pétrole, source essentielle de devises, sont passés en six mois de 147 à moins de 40 dollars par baril.
Le Premier ministre Vladimir Poutine a mis en garde vendredi contre ce qu'il tient pour des tentatives de déstabilisation du
pays.
Des unités des forces spéciales du ministère de l'Intérieur (Omon) en tenues anti-émeutes ont refoulé les protestataires à Vladivostok. Une quinzaine de personnes ont été arrêtées et placées à bord de fourgons du ministère, a dit un témoin.
"Nous avons planifié tout cela non pour créer le chaos, mais pour combattre le chaos", ont déclaré des organisateurs de la manifestation à Reuters en demandant à garder l'anonymat.
Les taxes sur les voitures d'importation sont relevées pour dissuader le consommateur russe d'acheter des véhicules
d'occasion et favoriser l'industrie automobile nationale, basée en grande partie autour de villes de la Volga comme Togliatti, centre de production des Lada de l'ère soviétique.
Des manifestations sont prévues le 21 décembre dans une trentaine de villes de Russie, dont Moscou et Saint-Pétersbourg. Elles sont organisées par le biais de messages envoyés par téléphone mobile et via des forums internet afin de contourner la surveillance des autorités nationales et régionales.
La couverture des manifestations se limite pour l'essentiel à internet et à quelques stations de radio. Les chaînes de télévision nationales n'en ont pas fait mention.