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Afghanistan : attaque suicide meurtrière contre un hôpital militaire de Kaboul

Une attaque à la bombe, suivie de coups de feu, a visé mardi à Kaboul le plus grand hôpital militaire d'Afghanistan, faisant au moins 19 morts, dont le chef des forces militaires talibanes à Kaboul, Hamdullah Mokhlis. Cet attentat a été revendiqué par le groupe État islamique.

Au moins 19 personnes ont été tuées et 50 blessées, mardi 2 novembre à Kaboul, dans une attaque à la bombe suivie de coups de feu contre le plus grand hôpital militaire d'Afghanistan.  Cet attentat a été revendiqué par le groupe État islamique par l'intermédiaire de son agence de presse.

Le chef des forces militaires talibanes à Kaboul, Hamdullah Mokhlis, qualifié de terroriste par les États-Unis, figure parmi les victimes de l’attentat, rapporte une source officielle. Il est le plus haut responsable taliban tué depuis que les islamistes ont pris le pouvoir en Afghanistan à la mi-août.

Dans un communiqué diffusé sur les chaînes Telegram de l’organisation État islamique au Khorasan (EI-K), le rival et principal adversaire des Taliban, affirme que "cinq combattants de l’EI ont mené des attaques simultanées et coordonnées" sur l'hôpital Sardar Mohammad Daoud Khan. Un jihadiste a activé une ceinture explosive à l’entrée de l’hôpital avant que d’autres n’entrent dans le bâtiment et n’ouvrent le feu, ajoute le groupe.

"Les assaillants de l’EI voulaient viser des civils, des médecins et des patients" du plus grand hôpital militaire du pays, a commenté le porte-parole des Taliban, Zabiullah Mujahid assurant que les Taliban avaient mis fin à l’attaque en 15 minutes après avoir notamment héliporté des "forces spéciales" sur le toit du bâtiment.

Quatre des assaillants ont été tués par les forces de sécurité talibanes et un cinquième a été arrêté, a précisé Bilal Karimi, un autre porte-parole des Taliban.

Pas de bilan officiel

"Dix-neuf corps et environ 50 blessés ont été emmenés dans les hôpitaux" de la capitale afghane, a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un responsable au ministère de la Santé. Il n'y avait pas pour le moment de bilan officiellement confirmé.

Des photographies partagées par des habitants montrent un panache de fumée s'élevant au-dessus de la zone en question, située près de Wazir Akbar Khan, le quartier diplomatique de la capitale afghane.

Un agent de santé qui est parvenu à s'éloigner du site a dit avoir entendu une grosse explosion suivie de quelques minutes de coups de feu. À peu près dix minutes plus tard, il y a eu une deuxième explosion plus importante, a-t-il ajouté.

"Cibler des professionnels de la santé et des patients est odieux et n’a pas de justification", a réagi Ned Price, le porte-parole du Département d’État américain.

Une série d'attaques

La branche locale du groupe État islamique, l'EI-K, principale adversaire du mouvement islamiste au pouvoir, a ciblé ces dernières semaines aussi bien les Taliban que la minorité chiite afghane. Ces derniers jours, une série de meurtres, présentés par la presse locale comme des représailles entre combattants talibans et de l'EI-K, ont été observés, en particulier dans la province du Nangarhar, située à l'est de Kaboul et connue pour être un fief de l'EI-K.

La dernière attaque dans la capitale afghane remonte au 3 octobre. Au moins cinq personnes avaient été tuées dans une explosion survenue près de la mosquée Id Gah à Kaboul, dans une attaque revendiquée par le groupe État islamique. D’autres attaques ont eu lieu depuis, visant notamment la police talibane. 

Ce même hôpital avait lui été attaqué en mars 2017 par des assaillants habillés en personnel médical, lors d'une fusillade sanglante de six heures à l'intérieur du bâtiment également revendiquée par le groupe État islamique. Elle avait fait 50 morts selon le bilan officiel, plus du double selon des sources sécuritaires.

Un médecin a déclaré à l’AFP avoir craint que les assaillants n’aillent "de chambre en chambre" pour tuer plus de gens, "comme ce fut le cas la première fois où l’hôpital a été attaqué".

Avec AFP et Reuters