Au moins douze civils, dont des enfants, ont été tués, samedi, dans un attentat à la voiture piégée près de l'aéroport d'Aden, deuxième ville du Yémen en guerre et siège transitoire du gouvernement, ont indiqué des responsables de sécurité. C'est l'attaque est la plus meurtrière à Aden depuis l'attentat en décembre 2020 qui visait aussi l'aéroport de la ville.
Une explosion près de l'entrée de l'aéroport international d'Aden, deuxième ville du Yémen en guerre et siège du gouvernement, a fait, samedi 30 octobre, au moins douze morts et des blessés, selon des responsables de sécurité. L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais cette ville du sud du pays a été la cible de plusieurs attaques attribuées par le pouvoir aux rebelles houthis, ou revendiquées par le groupe jihadiste État islamique (EI).
"Douze civils ont été tués dans une explosion près de l'aéroport d'Aden", a déclaré à l'AFP un responsable de sécurité sous couvert de l'anonymat, en faisant état d'un nombre indéterminé de blessés dont certains dans un état critique. Un autre responsable a confirmé ce bilan.
Un porte-parole du Conseil de transition du Sud (STC), qui participe au gouvernement d'union yéménite avec les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale, a affirmé que l'explosion était due à une voiture piégée. "Une voiture piégée a explosé, tuant un nombre de citoyens dont des enfants et blessant d'autres", a dit Ali Al-Kathiri dans un communiqué.
Sur les lieux, des pompiers ont été dépêchés pour éteindre le feu provoqué par la déflagration et des hommes ont retiré un cadavre d'une voiture détruite, a constaté un correspondant de l'AFP.
Un responsable de l'aéroport et deux agents de sécurité ont indiqué à Reuters qu'un véhicule transportant des produits pétroliers avait explosé près d'une porte de l'aéroport. La forte explosion a été entendue dans toute la ville, brisant les vitres d'habitations alentour. Sur les lieux, des pompiers tentaient d'éteindre le feu provoqué par la déflagration et des hommes retiraient un cadavre d'une voiture détruite, a constaté un correspondant de l'AFP.
Aden frappée plusieurs fois par des attentats
L'attaque est la plus meurtrière à Aden depuis des explosions à l'aéroport de la ville en décembre 2020, qui avaient fait 26 morts et plus de 50 blessés, peu après l'atterrissage des membres du nouveau gouvernement d'union yéménite. Des ministres avaient accusé les houthis.
Le 10 octobre dernier, la ville d'Aden a, à nouveau, été frappée par un attentat à la voiture piégée ayant coûté la vie à six personnes. L'attaque a visé un convoi de responsables dont le gouverneur d'Aden et un ministre, sortis indemnes.
Le Yémen est depuis 2014 plongé dans une guerre entre les forces progouvernementales et les houthis, des rebelles qui contrôlent une grande partie du nord du pays dont la capitale Sanaa. Après la conquête de la capitale par les houthis, le gouvernement avait établi provisoirement son siège à Aden.
Les houthis ont l'appui politique de l'Iran, tandis que le pouvoir est soutenu militairement, depuis 2015, par une coalition menée par l'Arabie saoudite, pays voisin du Yémen et grand rival de Téhéran.
Bataille de Marib
Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés autour de la ville de Marib, dernier bastion loyaliste dans le nord du Yémen que les insurgés cherchent à capturer depuis des mois.
La coalition fait état quasi-quotidiennement de bilans de rebelles tués dans les frappes. Ces chiffres ne peuvent toutefois être vérifiés de source indépendante et les houthis ne communiquent que très rarement sur leurs pertes.
L'un des dirigeants houthis, Mohammed Nasser al-Atifi, a affirmé cette semaine que la ville était "quasi-encerclée" par les rebelles et que sa prise n'était "qu'une question de temps".
Depuis le début de l'année, les combats autour de Marib ont déplacé plus de 55 000 personnes, dont 10 000 pour le seul mois de septembre, selon le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations mi-octobre.
D'après des ONG internationales, des dizaines de milliers de personnes ont péri dans le conflit et des millions ont été déplacées. Selon les autorités, 139 camps de déplacés abritent plus de deux millions de personnes ayant fui les affrontements à travers le pays. Près de 80 % de la population yéménite compte sur l'aide humanitaire pour survivre.
Avec AFP et Reuters