Après Andre Agassi, c'est au tour du jeune retraité Marat Safin de lever un coin du voile du circuit ATP. À l'orée de sa nouvelle vie, le Russe revient sur la pression psychologique et physique qui pèse sur les joueurs de tennis professionnels.
"Quand on joue au football, au rugby ou au basket, on signe un contrat, on joue et on gagne de l’argent. Au tennis, si vous jouez bien ça va, mais si vous jouez mal, tout s’effondre."
Cette phrase n’est pas tirée des mémoires d’Andre Agassi, mais de la dernière conférence de presse du tout jeune retraité Marat Safin. Lors de ses adieux, le Russe est longuement revenu sur cette angoisse redoutée par tous les joueurs du circuit, mais ignorée du grand public.
"J’ai vécu cette pression pendant toutes ces années [de compétition, ndlr], raconte le triple vainqueur du Masters de Paris-Bercy à l'aube de sa nouvelle vie. On est toujours en train de défendre des points, toujours en train de se prouver à soi-même qu’on peut gagner, accumuler les victoires, arriver à se qualifier pour les Masters, ou être tête de série dans les tournois du Grand Chelem... 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, on est stressé. Le cerveau ne se repose jamais. C’est ce que je déteste le plus dans le tennis."
Safin explique, aussi, comment l’effort physique des joueurs est constant et les blessures nombreuses : les joueurs de tennis doivent faire abstraction des tendinites, des élongations, des entorses, des foulures, etc. Et jouer, encore et toujours.
La reconversion, l’autre fardeau des sportifs professionnels
La saison du Français Gilles Simon illustre bien la particularité de ce sport. En 2009, celui-ci a disputé 25 tournois, soit 76 matchs, entre les mois de janvier et de novembre, dont la moitié avec une tendinite au genou. "Je ne remets rien en cause sur les blessures. Elles font partie du jeu, pour tout le monde", affirme toutefois celui-ci.
À la question : "N'aurait-il pas été plus prudent de vous arrêter de jouer pour soigner votre blessure ?", Simon répond : "Non. Je me suis dit que je ferai ce que je pourrai. Je reste persuadé que ne pas être trop descendu au classement cette année me fera du bien au moment où je reprendrai, la saison prochaine. Si je m’étais arrêté, cela aurait été plus difficile", poursuit Simon.
La saison du Français s’arrête aujourd’hui. Quatre à cinq semaines de repos l’attendent. Pour Safin, l’heure est à la reconversion, l’autre fardeau des sportifs professionnels.