À quelques jours du match aller des barrages contre l'Eire, à Dublin, l'équipe de France de football tâche de ne pas céder à la pression qui pourrait compromettre toutes ses chances de décrocher un billet pour la Coupe du monde 2010.
REUTERS - L'équipe de France s'efforce de conserver une sérénité puisée dans les habitudes à l'approche de son barrage contre l'Irlande, qui rendra un verdict définitif sur sa présence ou non à la Coupe du monde 2010.
Rassemblés lundi à Paris, les Bleus ont entamé mardi leur préparation à Clairefontaine avant le déplacement samedi à Dublin puis la réception des Irlandais quatre jours plus tard.
Après ces deux matches sans filet, ils n'auront plus de séance de rattrapage cette fois, ayant gâché plusieurs occasions de décrocher un billet direct pour l'Afrique du Sud dans leur groupe 7.
"C'est sûr qu'une défaite ou une élimination, (...) ça resterait un coup dur pour la France en général", a déclaré Julien Escudé mardi.
"Il ne faut pas surmédiatiser l'événement. Nous, on reste dans notre objectif, qui est la qualification. On ne va pas changer notre mode de préparation. La seule chose, c'est d'être conscient de ce que l'on joue. Ce sont deux matches et après ces deux matches, il n'y a rien derrière", a-t-il ajouté.
Pour le défenseur du FC Séville, chaque joueur français a suffisamment disputé de matches décisifs dans sa carrière en club pour ne pas être tétanisé par l'enjeu.
"On sait l'importance de l'échéance mais à nous de faire abstraction, (de ne) pas se mettre une pression supplémentaire. On a l'habitude des matches de très haut niveau. Là, c'est encore plus important mais il faut aussi relativiser car la pression peut couper les jambes", a-t-il ajouté.
Alou Diarra nuance, lui aussi, la portée de ce barrage.
"C'est un des matches les plus importants (de ma carrière), oui, mais pas le plus important", a assuré le milieu de terrain.
"C'est une pression particulière. En France, on n'a pas l'habitude de faire des barrages mais on reste des compétiteurs, on était préparé à ce genre de circonstances", a-t-il ajouté.
Rester sur le carreau
Sans s'afficher ouvertement comme les favoris, les Français ont parfaitement conscience que, sur le papier au moins, ils sont censés être individuellement supérieurs aux Irlandais.
"Il faut être confiant mais ne pas se dire que c'est gagné d'avance. Il faut (...) se dire qu'on peut rester sur le carreau si on ne fait pas bien les choses, si on n'est pas appliqué, concentré. Mais si on joue à notre réelle valeur, avec un petit plus, avec esprit de corps...", a souligné Escudé, laissant sa phrase en suspens.
La chaude ambiance irlandaise promise à Croke Park est loin d'intimider les Bleus.
"Ça fait partie du contexte mais ça fait plaisir de jouer dans un stade et une ambiance très chauds. On joue dans des championnats relevés avec aussi de l'ambiance", a rappelé Alou Diarra.
Quand on lui demande s'il a peur, il répond sans la moindre hésitation, presque surpris par la question: "Non! On respecte énormément cette équipe d'Irlande mais on ne la craint pas."
Pour Escudé, ce barrage se gagnera en grande partie avant les matches, dans les vestiaires.
"Ça peut se jouer dans les regards, les discours, les attitudes. Ça fait partie d'un collectif pour gérer tous ensemble ces moments-là", a-t-il dit.
"(Il faut) se dire qu'on ne perdra pas, sentir ces choses-là. Se dire que de toute façon rien ne pourra nous arriver car tout a été fait dans la préparation. Sentir qu'on n'a peur de rien. A Séville, pendant deux ans, que ce soit le Real ou Barcelone en face, on savait qu'on allait gagner. On n'avait pas la grosse tête car sur le terrain on se dépouillait."
Alou Diarra refuse d'envisager la "catastrophe" d'une élimination. Pour lui, l'état d'esprit invoqué par Escudé est déjà là: "On n'est pas du tout stressé, on est sûr de notre force et on sait qu'on ne peut pas passer à coté de ces deux matches."