
Après sa visite à la Maison Blanche où il a rencontré Barack Obama, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a été reçu par Nicolas Sarkozy. Les négociations sur le gel des colonies semblent au point mort.
L'entrevue du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avec le président américain Barack Obama, il y a deux jours, s’était faite à huis clos, signe de la tension diplomatique entre Israël et les Etats-Unis. Il a été reçu, ce mercredi, par Nicolas Sarkozy à Paris. Là encore, les relations entre les deux pays semblent s'être dégradées, jusqu’à parler de "vrai différend politique" au sujet du gel des colonies israéliennes, selon le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Il n’y a pas eu de déclaration commune à l’issue de cette rencontre. Le communiqué de l'Elysée évoque des discussions sur "les moyens de relancer sans délai le processus de paix au Moyen-Orient", sans mentionner la question des colonies.
La veille de la visite de Benjamin Netanyahou à Paris, Bernard Kouchner avait donné le ton. Dans une interview accordée à France Inter, il avait déploré qu'il n'y ait plus d'aspiration à la paix en Israël. "Ce qui nous fait beaucoup de peine et qui nous choque, c'est qu'il y avait en Israël un grand mouvement de la paix, une gauche qui se faisait entendre et une aspiration à la paix. Il me semble, et j'espère me tromper complètement, que cette aspiration a disparu, comme si on n'y croyait plus", a regretté le chef de la diplomatie française.
Autre fait marquant dans les relations franco-israéliennes : la lettre commune adressée par Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown à Benjamin Netanyahou, demandant une enquête indépendante sur le conflit de Gaza, à la suite du rapport Goldstone mettant en cause l'Etat hébreu pour crime de guerre.
Entretien à huis clos avec Barack Obama
Lors de son entretien avec Nicolas Sarkozy, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est déclaré "prêt à rencontrer le président syrien [Bachar al-Assad] à tout moment et où que ce soit pour reprendre les négociations de paix, sans aucune condition préalable".
Le président syrien doit être reçu vendredi à son tour par le président Sarkozy.
Cette visite intervient deux jours après la rencontre entre Benjamin Netanyahou et Barack Obama, à Washington. Cette entrevue s’est déroulée sans la présence de journalistes, contrairement à l’usage. En Israël, les journaux ont parlé de "rebuffade" de la part de la Maison Blanche.
Washington marche sur des œufs depuis la visite de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Jérusalem, la semaine dernière. Hillary Clinton avait alors modéré son discours, auparavant beaucoup plus ferme, sur le gel de la colonisation. Elle avait félicité le dirigeant israélien d'avoir proposé "des restrictions sans précédent aux colonies", alors que Benjamin Netanyahou propose un gel partiel des constructions en Cisjordanie. Ces propos ont provoqué de vives protestations dans le monde arabe. Le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a ainsi reproché à Washington de ne pas faire suffisamment pression sur Israël et expliqué qu’il ne se représenterait pas à l'élection à la présidence de l’Autorité palestinienne, le 24 janvier prochain.
Kouchner au Proche-Orient "dans les prochains jours"
L’agenda français concernant le Proche-Orient sera chargé dans les prochains jours : le président syrien Bachar al-Assad sera reçu vendredi par Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner doit s’envoler "dans les prochains jours" pour le Proche-Orient.
Une tournée du ministre des Affaires étrangères en Israël, dans les territoires palestiniens et en Syrie, avait été ajournée ces dernières semaines, officiellement pour des problèmes d'organisation entre la France et Israël. Ce report avait surtout souligné les difficultés actuelles entre les deux pays.