À la une de la presse, ce jeudi 7 octobre, la diffusion de vidéos de viols et de tortures de prisonniers en Russie, par d’autres détenus. Une pratique courante dans le pays. Des images de migrants tabassés aux frontières européennes par des hommes en uniforme. Un entretien avec l'ex-président brésilien Lula. Le "cas" Éric Zemmour en France. Et l'ours brun Otis.
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À la une de la presse, la diffusion de vidéos de viols et de torture de prisonniers en Russie, des images qui embarrassent les autorités.
Fait suffisamment rare pour être souligné, ces images insoutenables, tournées dans une prison-hôpital pour tuberculeux de la région de Saratov, dans le centre du pays, font la une du quotidien Moskovski Komsomolets, qui rapporte que leur divulgation, fait plus rare encore, a entraîné des sanctions, le licenciement du responsable de cet hôpital, et de trois de ses subordonnés. Le journal ne précise pas s'il s’agit des auteurs de ces violences commises par des prisonniers collaborant avec l'administration pénitentiaire, qui délègue une partie de la gestion des prisons à des détenus appelés "activistes", cooptés par les autorités. Le quotidien français Le Monde évoque "une pratique courante en Russie", "un système bien rodé, dirigé par l’administration pénitentiaire", qui utiliserait "à dessein plusieurs lieux de détention comme des centres de tortures et de viols". Dans les colonnes du journal, le défenseur des droits de l’Homme Vladimir Osetchkine, aujourd’hui réfugié en France, d’où il dirige une ONG spécialisée dans la défense des prisonniers russes, dit détenir près de mille autres vidéos de ce type documentant "environ 500 cas de violences, dont une quarantaine de viols". Des pratiques "filmées à la demande même de l’administration".
D’autres vidéos inédites, publiées cette fois par Libération et d’autres médias, montrent des refoulements violents et illégaux de migrants par les autorités roumaines, grecques et croates. Le journal propose sur son site des images sur lesquelles on voit des policiers croates passer des migrants à tabac à la frontière avec la Bosnie. Elles confirment, là encore, "ce que les ONG rapportent déjà depuis plusieurs années", sur des faits de violences perpétrés par des hommes en uniforme aux frontières de l'Europe. D’après l’enquête de Libération, certains d’entre eux feraient partie d’une mission appelée "Koridor" – "une série d’opérations créées en 2016 pour lutter contre la contrebande mais qui se concentrent désormais sur la lutte contre l’immigration illégale". Ces opérations, financées par l’Union européenne, s’inscriraient dans une "stratégie systématique de renvoi (des migrants) de la part de la Croatie". Le journal fait également état de pratiques similaires, appelées "pushbacks", ou renvois illégaux de migrants, en Grèce et en Roumanie.
Le quotidien Libération, auquel l’ex-président brésilien Lula a accordé un long entretien. À un an de la présidentielle au Brésil, cette grande figure de la gauche brésilienne, qui a passé un an et demi en prison pour de supposés faits de corruption, semble ragaillardi par les sondages, qui le donnent déjà favori – alors qu’il ne s’est pas encore déclaré candidat. Qu'importe, Lula affiche sa confiance, et garantit que l’actuel président d’extrême-droite, Jair Bolsonaro, "va perdre" l’année prochaine. Selon lui, la démocratie brésilienne va "plutôt bien, si l’on en juge par les aspirations des Brésiliens et le comportement des partis politiques", mais "ce qui va mal, c’est l’attitude du chef de l’État qui a bafoué toutes les règles (démocratiques), qui sabote les missions d’institutions censées protéger l’environnement et les Amérindiens, (par exemple), sans parler de la crise économique et sociale, avec 116 millions de Brésiliens (plus de la moitié de la population) en situation d’insécurité alimentaire et 33 millions au chômage ou condamnés au sous-emploi".
Lui non plus ne s’est pas encore déclaré candidat à la présidentielle de l’an prochain, mais lui aussi a le vent en poupe dans les sondages. On parle à présent du polémiste Éric Zemmour, en France. Le Figaro fait état d’un sondage donnant le non-candidat présent au second tour face à Emmanuel Macron, mordant aussi bien sur l’électorat de la droite que sur celui de l’extrême-droite. D’après L’Opinion, un duel "à mort" se serait même déjà engagé entre l’auteur de l'essai "Le suicide français" et la patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, pour le second tour de la présidentielle.
Duel ou non, candidature ou pas, ce qui ne fait aucun doute, c’est que le polémiste suscite une vraie fébrilité médiatique, sur laquelle une partie de la presse française commence à s’interroger. Mediapart fait état des inquiétudes d’un confrère : "on a créé un monstre qui est en train de nous échapper". Une autre exprime sa consternation : "les 15% de Zemmour (dans les sondages), c’est grâce à qui ? C’est vraiment le serpent qui se mord la queue !" Vrai fait politique, ou simple bulle médiatique ? Le "cas Zemmour" alimente, en tout cas, les débats en conférence de rédaction, d’après un dessin de Fred Sochard, publié par Mediapart. Coco, elle, a tranché. "Faut-il croire les sondages ?" À en croire la dessinatrice, les journalistes français, à force de marteler le nom de Zemmour, sont en train de l'imposer dans le débat public, et dans l’esprit des Français. Un dessin publié cette fois, par Libération.
Zemmour, faut-il croire les sondages ? ???? Par @cocoboer pic.twitter.com/09qybDaQC4
— Libération (@libe) October 7, 2021On ne se quitte pas là-dessus. Si vous voulez du lourd, du vrai, je vous propose plutôt de consulter The Guardian, qui rapporte que l’ours brun Otis (comme le chanteur) a remporté le titre d'ours le plus gros d'Alaska, une compétition organisée chaque année par le parc national de Katmai. D’après le journal, la bestiole de 217 kilos, qui a déjà remporté trois fois ce prestigieux concours, et qui dispose même de sa propre page Facebook, n’est peut-être pas vraiment le plus gros ours de la réserve, mais celui qui semble avoir atteint la hausse de poids la plus spectaculaire, ces derniers mois, grâce à un régime constitué de poisson, de baies et de racines, d’herbe et de petites créatures. Une vraie préparation olympique, pour tenir pendant les longs mois d’hibernation…
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