À plus de six mois de la présidentielle, les salariés et chômeurs sont appelés à se mobiliser mardi dans toute la France à l'appel des syndicats pour exiger notamment des revalorisations salariales et évoquer l'assurance chômage, ou encore la question des retraites.
Mobilisation générale. Salariés et chômeurs sont appelés à faire grève et à manifester mardi 5 octobre dans toute la France, pour exiger des "réponses urgentes", notamment sur la question des salaires, et remettre les questions sociales au cœur du débat, à un peu plus de six mois de la présidentielle.
"On a besoin de réponses urgentes maintenant (...) Quand il y a du monde dans la rue, cela pèse", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, sur LCI lundi. Les mobilisations sociales sont aussi nécessaires "pour que les questions sociales (...) soient encore plus présentes" dans la campagne, a-t-il plaidé.
Quelque 200 points de rassemblement sont prévus partout en France, selon Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. "C'est une première indication qui est positive pour nous", s'est-elle félicitée.
Des milliers de personnes attendues
La grève s'annonce cependant assez peu suivie dans les transports, la SNCF prévoyant un trafic "normal" pour les TGV, et "quasi normal" pour les TER, sauf en Normandie où il sera "perturbé".
À la RATP, "le trafic sera normal" sur les réseaux "métro, RER (A et B) et tramway, sauf le tramway T3a qui sera très perturbé", selon un porte-parole. La circulation des bus sera "légèrement perturbée", a-t-il ajouté.
À Paris, où les tractations avec la préfecture ont été difficiles, le cortège partira de la place de la République à 14 h en direction d'Opéra, avec une dispersion prévue à l'angle de la rue La Fayette et de la rue de la Chaussée d'Antin. "Plusieurs milliers de personnes sont attendues", selon une source policière.
Les syndicats CGT, FO, Solidaires, FSU, ainsi que les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et l'UNL, avaient appelé à cette journée interprofessionnelle de grève et de manifestation le 30 août.
Ils affirment dans un texte commun lundi "l'urgence de revaloriser les grilles de classifications des branches professionnelles, d'augmenter le Smic, le point d'indice de la fonction publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d'étude".
Réunis au siège de la CGT à Montreuil, cinq des neuf syndicats représentatifs de la fonction publique ont mis l'accent sur la question des salaires au cours d'une conférence de presse lundi. "On ne peut pas se permettre de prendre encore six mois pour réfléchir, il y a une urgence salariale dans la fonction publique et dans le monde du travail", a jugé Gaëlle Martinez, la déléguée générale de Solidaires Fonction publique.
Contre la réforme
L'inflation (+2,1 % sur un an en septembre selon une estimation provisoire de l'Insee jeudi) et les bons résultats des entreprises du CAC 40 au premier semestre, supérieurs à ceux de 2019, ont remis sur le haut de la pile cette question, souligne Céline Verzeletti.
Les rangs des manifestants seront grossis par les opposants à la réforme de l'assurance chômage, entrée en vigueur vendredi, et qui aboutit à réduire les indemnités des chômeurs "permittents", enchaînant contrats courts et périodes de chômage.
L'ensemble des syndicats devraient déposer des recours contre la réforme cette semaine, et notamment le premier d'entre eux, la CFDT, qui n'a cessé de dénoncer la réforme mais ne se joindra pas aux manifestants mardi.
Autre point de vigilance, la question des retraites, qui continue de planer sur la fin de mandat d'Emmanuel Macron et sera un sujet incontournable de la campagne présidentielle.
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe a ainsi plaidé pour repousser l'âge de départ "à 65, 66 ou 67 ans", dans un entretien à Challenges publié jeudi.
"Le 5 octobre, on a intérêt à donner un signal fort parce que je crains la surenchère pendant la période électorale", a réagi vendredi Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière.
La question du passe sanitaire fera aussi partie des mots d'ordre. Même si la CGT n'a pas appelé à défiler au côté des opposants au passe lors de leurs manifestations du samedi, elle est hostile à cet instrument et à la vaccination obligatoire, des "mesures liberticides qui mettent à mal les garanties et les droits des travailleurs", a accusé Céline Verzeletti.
Avec AFP