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À la une de la presse, ce lundi 4 octobre, la publication, par le Consortium international des journalistes d’investigation des "Pandora papers", qui révèlent que plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont utilisé des sociétés offshore pour échapper à l'impôt. La crispation diplomatique entre la France et l’Algérie. Un chiffre accablant issu du rapport de la Commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Église française. Et la mort de l’homme d’affaires français Bernard Tapie.

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À la une de la presse, la publication, par le Consortium internationale des journalistes d’investigation (ICIJ), des "Pandora papers" qui révèlent que plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont utilisé des sociétés offshore, notamment pour échapper à l'impôt.

Le roi de Jordanie Abdallah II, sept chefs d’État, dont le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, quatre Premiers ministres en exercice, dont le Tchèque Andrej Babis et le Libanais Najib Mikati et plusieurs centaines de personnalités politiques, issues de plus de 90 pays : d’après The Guardian, ces fuites "énormes" mettent en cause des dirigeants dans le monde entier. Des personnalités qui continuent à dissimuler leur argent dans des paradis fiscaux, comme les îles Cayman et Monaco, via des sociétés-écrans, "pour échapper" à la surveillance et à l’impôt - une réalité qui pose la question de l’équilibre entre «la confidentialité, la vie privée et l’intérêt public", selon le quotidien britannique. De quoi les "Pandora papers" sont-ils le nom ? Que prouve  la plus grande fuite financière de l’histoire ? Que des "montages sophistiqués permettent (toujours) à des gens fortunés de tirer profit de quelques (lieux) au taux d’imposition dérisoire et où l’opacité règne en maître". Le quotidien belge Le Soir rappelle que l’évasion et la fraude fiscale ont pour conséquence de "plomber le budget des États", qui doivent, en outre, gérer désormais les immenses répercussions de la pandémie. "Sans une vraie volonté politique et une coordination entre les États, il y aura encore beaucoup de Leaks, de fuites, à dénoncer", prédit le journal.

« La plus grande fuite financière de l'histoire »

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— Le Soir (@lesoir) October 3, 2021

À la une également, la colère du gouvernement algérien, après les propos d’Emmanuel Macron, qui a déclaré que le pouvoir algérien est "fatigué" et que le Hirak, le mouvement de contestation populaire, l'a "fragilisé". Le quotidien Liberté Algérie voit dans ces propos une "rupture nette avec les très diplomatiques et très conciliants discours aux éléments de langage soigneusement élaborés", une déclaration qui augure "d’une longue et difficile période de crispation" entre les deux pays. "Pour l’Algérie, c’est l’occasion d’étaler sur la place publique tous les sujets qui fâchent. Côté français, la campagne présidentielle, hystérisée par la question de l’immigration, risque aussi de pousser vers plus de surenchère", pronostique le journal – qui semble espérer que cette "tempête" permette de "poser une fois pour toutes la nature des relations entre les deux pays", entre lesquels "le clair-obscur a trop duré".

Du côté du journal El Moudjahid, le discours est nettement plus offensif. Le journal officiel vitupère contre les "diffamations ignominieuses" dont Paris serait coupable. "Les dernières déclarations attribuées au président de la République française, et non démenties, (jettent) l’opprobre et le discrédit sur l’histoire d’un peuple et d’une nation". "Décidément, les vieux démons d’une certaine France accrochée à ses illusions et à ses mythes gardent leur vitalité". "Le chantre des mémoires apaisées, le renonciateur des mémoires antagoniques a fortement dérapé", cingle le journal. Dans un dessin publié par El Watan, le dessinateur Hic ironise, lui, sur la décision du gouvernement algérien d’interdire son espace aérien aux avions militaires français, en guise de représailles, sur fond, également, de tensions diplomatiques liées à la décision de Paris de réduire de 50 % le nombre de visas accordés aux Algériens : "Et la France ne survola pas le territoire algérien car… il visa".

La France, où sera remis demain le rapport de la commission Sauvé sur les violences sexuelles commises au sein de l'Église depuis 1950. La Croix, qui évoque une enquête "éprouvante" pour les membres de la commission Sauvé, fait état d’un premier chiffre qui a filtré, à l’issue de leurs travaux. Un chiffre qui donne "une idée du choc que va représenter le rapport Sauvé" : de 1950 à nos jours, l'Église de France aurait compté dans ses rangs près de 3000 pédocriminels. Un chiffre qui ne serait que "l'une des facettes de la sombre réalité que les catholiques vont devoir affronter et méditer s’ils veulent un jour la dépasser", selon le journal. L’autre chiffre très attendu c’est bien sûr celui des victimes présumées. Le Figaro rappelle que le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, a évoqué publiquement un nombre avoisinant les 10 000 victimes pour la période 1950-2020. Le chiffre de 100 000 victimes, soit dix fois plus, a également circulé ces derniers jours, avant d’être démenti. Mais selon le journal, "d'autres sources sérieuses indiquent qu'il pourrait être du double", soit près de 200 000 personnes.

Un mot, pour terminer, sur la disparition de l’homme d’affaires français Bernard Tapie, à l’âge de 78 ans. À Marseille, ville d’adoption du Parisien Bernard Tapie et fief politique de celui qui fut le patron de l’OM et du quotidien La Provence, beaucoup préfèrent retenir avant tout ses réussites - y compris son ancien journal, où Emmanuel Macron lui-même a adressé un message aux lecteurs du quotidien, saluant l'"homme de Marseille" engagé "jusqu'au bout" pour les habitants de la cité phocéenne.

Mort de Bernard Tapie : la lettre d'Emmanuel Macron aux lecteurs de La Provence

???? https://t.co/OuXCChqNYd#BernardTapie pic.twitter.com/rE24rjybuD

— La Provence (@laprovence) October 4, 2021

Marseille, où Bernard Tapie ne fait pas l’unanimité. Le journal La Marseillaise parle, lui, d’"une vie en clair-obscur", en détaillant l’itinéraire d’un «ministre mitterrandien, taulard, acteur, businessman, opportuniste et bien peu social, officiellement ruiné mais menant grand train". Bernard Tapie fut un personnage autant admiré que décrié. Si Le Parisien/Aujourd’hui en France évoque un "battant", un "touche-à-tout flamboyant", une personnalité "hors du commun, faite d’audace, de culot et d’énergie", Libération ironise : "Toutes affaires cessantes". Le journal voit surtout en Bernard Tapie "un miroir dans lequel la France (des années 80 et 90) n’osait pas se regarder en face". Un homme d’affaires qui racontait avant tout un pays "en transition, qui regardait déjà l’avenir avec inquiétude mais se ­réconfortait en s’identifiant à un bandit sympathique, qui, à force de tout oser a fait croire (à la France) qu’elle était plus forte qu’elle ne l’était".

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