À la Une de la presse, ce mardi 28 septembre, les tractations en Allemagne pour former une coalition gouvernementale, après la victoire, d’une courte tête, des sociaux-démocrates sur les conservateurs. La colère des Libanais après l’annonce de la suspension de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth. La condamnation, aux États-Unis, du chanteur R. Kelly, pour trafic sexuel, notamment. Et une polémique à propos d’une statue, en Italie.
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À la une de la presse, les tractations en Allemagne pour former une coalition gouvernementale, après la victoire, d’une courte tête, des sociaux-démocrates sur les conservateurs.
Malgré la très courte victoire du SPD sur la CDU-CSU, les têtes d’affiche du Tagesspiegel ne sont ni le social-démocrate Olaf Scholz, ni le conservateur Armin Laschet, relégués au second plan, mais la patronne des Verts, Annalena Baerbock et celui des libéraux, Christian Linder, présentés comme les deux "faiseurs de roi", de ces élections. Qui d’Olaf Scholz ou d’Armin Laschet, parviendra à les convaincre de former une coalition? Le journal se garde de tout pronostic, mais semble tout de même accorder un léger avantage à Olaf Scholz, présenté comme étant sans doute le plus à même, de réussir à rassembler les Verts et les libéraux, opposés notamment sur la question du climat et de la politique fiscale.
Le patron du SPD, qu’on retrouve dans un dessin publié par le Rheinische Post, s’efforçant de mettre en route une "coalition tricolore", rouge pour les sociaux-démocrates, verte pour les écologistes et jaune pour les libéraux, tandis que son rival tente de mettre sur pied une "coalition jamaïcaine" – en référence au drapeau de l’île, qui est vert, jaune et noir, la couleur des conservateurs.
Au Liban, L'Orient Le Jour voit rouge, après l’annonce, lundi 27 juillet, de la suspension de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth qui s'est produite le 4 août 2020. D’après le quotidien, le magistrat chargé de l'enquête, le juge Tarek Bitar, a dû suspendre son investigation, à cause d’une plainte déposée contre lui par Nouhad al-Machnouk,ex-ministre de l'Intérieur, soupçonné d'implication dans cette affaire. Une situation qui ulcère le journal : "Les morts du port ne vous saluent pas", cingle L’Orient Le Jour, à l’intention de l’ensemble de la classe politique libanaise, accusée d’"entrave à la justice".
Dans une interview accordée au journal français Libération, Maurice Kamto, le chef du principal parti d’opposition au Cameroun, alerte, lui, sur la situation dans son pays. "Tout le pays est en état de déliquescence. Tous les voyants sont au rouge", prévient le leader du Mouvement pour la reconnaissance du Cameroun– qui aurait "vraisemblablement pu remporter la présidentielle d’octobre 2018, émaillée de fraudes grossières", selon Libé. Dans cet entretien, Maurice Kamto, dont au moins 124 partisans croupissent actuellement en prison, alerte sur l’aggravation de la répression, depuis un an, dans un pays en proie aux groupes islamistes dans le nord, et sécessionnistes dans l’ouest, mais toujours tenu d’une main de fer par l'indéboulonnable Paul Biya, 88 ans, au pouvoir depuis bientôt 40 ans. Maurice Kamto regrette également la position de la France, qui "semble trop souvent s'en tenir au credo d’une prétendue 'stabilité'" et chercherait surtout, selon lui, à "préserver les entreprises françaises sur place".
À la une également, la condamnation, aux États-Unis, du chanteur de R&B R.Kelly, reconnu coupable de trafic sexuel et de racket, notamment. Il risque la prison à perpétuité. Cet épilogue judiciaire, à l’issue d’un procès extrêmement médiatisé outre-Atlantique, "le premier grand procès de l'ère #MeToo", laisse cependant un goût amer au New Yorker. "La condamnation de R.Kelly arrive 25 ans trop tard", regrette le magazine, en référence au long passé criminel du chanteur, à ses années passées dans l’impunité. Pour The New Yorker, ce verdict laisse aussi "beaucoup de questions sans réponses, notamment sur la façon dont ses nombreuses victimes, des femmes de couleur pour la plupart, vont désormais pouvoir commencer à guérir". La condamnation de R.Kelly pose aussi la question de la diffusion ou non, dorénavant, de ses chansons, selon Variety. La revue spécialisée, qui s'interroge sur ce qui peut être perçu comme une forme de "censure", relève que le public américain "a accès à tout un tas de choses, des armes à feu aux cigarettes, qui sont bien plus nocives qu'une simple chanson". "Les grandes œuvres artistiques sont parfois réalisées par des gens horribles. Si une personne est moralement à l'aise avec le fait de consommer cet art ou de gagner de l'argent grâce à cette personne horrible, c’est à elle de voir".
À la rubrique art et polémique, toujours, quoique dans un registre beaucoup moins dramatique, The Guardian rapporte qu’une statue dévoilée samedi 25 septembre en Italie, en présence de l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte, a déclenché un débat sur le sexisme, chez nos voisins. Cette statue, assez olé olé, qui représente une femme très légèrement vêtue, inspirée par un poème historique du XIXe siècle, a en effet provoqué la colère de militantes du Parti démocrate, qui ont demandé à ce que cette oeuvre soit déboulonnée. "Une fois de plus, nous devons subir l'humiliation de nous voir représentées par un corps sexualisé, dépourvu d'âme, sans aucun lien avec les enjeux sociaux et politiques de l'Histoire", ont réagi ces femmes. L'auteur de cette sculpture, Emanuele Stifano, leur a répondu que s'il n'avait tenu qu'à lui, la statue aurait été "complètement nue, parce (qu’il serait) un amoureux du corps humain."
Italy: bronze statue of scantily dressed woman sparks sexism row https://t.co/4O5tj9MlX9
— The Guardian (@guardian) September 27, 2021Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.