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L' Arabie saoudite poursuit son offensive, Sanaa exclut toute trêve avec les rebelles

Pour la cinquième journée consécutive, les forces saoudiennes ont poursuivi leur offensive contre les rebelles chiites yéménites, samedi. De son côté, le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, a exclu toute trêve avec la guérilla.

AFP - Les forces saoudiennes ont poursuivi samedi leur opération contre les rebelles yéménites à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, au cinquième jour d'affrontements dans lesquels au moins sept Saoudiens ont péri.

D'épais nuages de fumée s'élevaient au-dessus de la région montagneuse de Jebel al-Doukhan, à cheval entre les deux pays, près de la ville frontalière saoudienne d'Al-Khoubah (sud-ouest), selon un journaliste de l'AFP sur place.

Des officiers saoudiens ont indiqué que l'armée bombardait des positions des rebelles zaïdites chiites, sans préciser de quel côté de la frontière.

Entre-temps, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a exclu toute trêve dans la guerre contre la rébellion zaïdite.

"Nous sommes en train de venir à bout de ces traîtres, de ces renégats et nous perdons quotidiennement des colonnes de martyrs parmi nos meilleurs officiers et soldats et parmi nos citoyens", a-t-il affirmé dans des déclarations en inaugurant un projet gazier dans le sud du Yémen.

"Mais leur sang ne sera pas versé en vain et il n'y aura ni conciliation, ni trêve, ni arrêt de la guerre jusqu'à ce qu'on vienne à bout de ce groupuscule déviant", a-t-il ajouté.

Des signes de la poursuite des combats frontaliers étaient visibles du côté saoudien sur l'autoroute menant à Al-Khoubah, environ 60 km de la côte de la mer Rouge.

Des pièces d'artillerie de moyenne et longue et moyenne portée étaient en position et des soldats patrouillaient la route et les champs autour de campements de l'armée.

Des camions chargés de matelas, chaises et autres meubles fuyaient la zone frontalière, d'où la majeure partie de la population avait été évacuée vers des campements plus tôt cette semaine.

Un responsable de l'hôpital de la ville de Samtah, non loin d'Al-Khoubah, a indiqué que sept Saoudiens, dont quatre civils avaient été tués et 126 personnes blessées depuis le début des affrontements mardi.

Le bilan "le plus lourd" a été enregistré vendredi, avec notamment la mort de deux soldats dans des accrochages frontaliers, a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.

Un rebelle zaïdite figure parmi les blessés de l'hôpital, et sa chambre est gardée par des soldats armés de fusils d'assault. Selon les médecins, il a été blessé après s'être infiltré déguisé en femme.

Les affrontements avaient repris vendredi soir dans les villages saoudiens d'al-Qarn, Qawa et al-Dafeneyah, après que des rebelles zaïdites habillés en femmes se furent infiltrés dans la zone, selon les médias.

Ryad affirme avoir lancé ces opérations en représailles à une attaque mardi des rebelles d'un poste-frontalier au cours de laquelle un garde-frontière saoudien est mort et 11 ont été blessés.

Les rebelles ont de leur côté affirmé avoir repoussé des unités terrestres saoudiennes entrées selon eux au Yémen, et affirmé avoir capturé des soldats et des véhicules militaires saoudiens. Cette dernière information n'a pu être confirmée.

"Avec l'aide de Dieu, l'offensive tyrannique saoudienne en territoire yéménite a été repoussée. Plusieurs de ses soldats ont été capturés et plusieurs véhicules militaires saisis", affirment les rebelles sur leur site internet.

L'Arabie saoudite avait indiqué avoir mené des raids aériens mercredi et jeudi à partir de la province saoudienne de Jizane (sud) pour "neutraliser les tirs des intrus" et nettoyer les zones où ont lieu les incursions.

Mais un conseiller du gouvernement saoudien a indiqué que des raids aériens avaient été menés en territoire yéménite contre des positions des rebelles.

Il avait affirmé que Ryad avait obtenu l'aval de Sanaa.

L'armée yéménite a lancé le 11 août une nouvelle offensive contre les rebelles dans le cadre d'un conflit récurrent depuis 2004. Les combats ont fait des centaines de morts et de blessés et des dizaines de milliers de déplacés.