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Double attentat à Kaboul : "Le prix tragique de la capitulation"

Dans la presse internationale, le choc des images et des mots après le double attentat à l'aéroport de Kaboul qui a fait au moins 73 morts, dont 13 soldats américains. Les éditorialistes tentent de décrypter ce "prix tragique de la capitulation" pour Joe Biden. En France, la classe politique compte les nouveaux prétendants à la présidentielle de 2022 et à la primaire de la droite. Enfin, une lueur d'espoir se lève dans la lutte contre le paludisme.

Une femme blessée, ensanglantée à son arrivée à l’hôpital : la photo a fait le tour du monde, à la une de la presse internationale, notamment du Daily Mirror. Le tabloïd britannique titre sur un "Carnage à Kaboul" après le double attentat ce jeudi aux abords de l’aéroport qui a fait plus de 70 morts, dont 13 soldats américains. Le quotidien I dresse le constat d'une violence aveugle où "les réfugiés et les marines sont assassinés côte à côte". Le Daily Mail y voit le "prix tragique de la reddition", avec en ligne de mire Joe Biden. Le journal observe que le président américain a justifié ce retrait d’Afghanistan pour épargner la vie de ses soldats – "alors qu’il n’y a eu aucune perte depuis un an et demi". Hier, il y en a eu au moins 13 parmi les dizaines de morts.

Critiqué de toutes parts pour la gestion de ce départ, Joe Biden fait face – explique le Washington Post – à "la crise la plus volatile de sa présidence". Le quotidien américain rappelle que Joe Biden a été "au centre des décisions de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis depuis des décennies". Lui qui aime terminer ses discours en disant "Que Dieu protège nos troupes" se retrouve "en train d'expliquer comment une mission qu'il a ordonnée s'est si mal passée et si vite".

Vu du Brésil, ce double attentat "fait couler Biden, et ouvre même la porte à une alliance improbable avec les Taliban". La Folha de Sao Paulo estime que la "crise est finalement devenue incontrôlable" et que le président américain sera contraint à une alliance "indispensable" avec les Taliban face à ce nouvel ennemi déclaré, "l’organisation État islamique Khorasan", "branche afghane du monstre créé par un autre retrait post 11-Septembre, celui de l’Irak".

Le Guardian estime que cette branche locale du groupe État islamique va tirer profit de cette attaque meurtrière, qui "atteste d’une résurgence depuis plusieurs mois". Des jihadistes qui envoient le signal "qu'ils sont toujours une force avec laquelle il faut compter", n’hésitant pas à défier le projet d'État des Taliban.

La presse française s’intéresse aussi à la compétition en vue de la présidentielle qui s’accélère à droite. Celle-ci compte deux candidats de plus pour 2022 en 24 heures. Ils sont déjà cinq sur la photo de la ligne de départ en une du Figaro. D’un côté, les volontaires pour une primaire : cette semaine, après Éric Ciotti, l’ancien ministre Michel Barnier s'est déclaré hier à son tour et a rejoint Philippe Juvin et Valérie Pécresse. Une photo où Xavier Bertrand apparaît en cavalier seul car il refuse catégoriquement de participer à une primaire de la droite. Un scénario qualifié de machine à perdre par certains et qui n’est pas encore acté. Ouest-France pose d’ailleurs la question : "Comment tous ces candidats pourraient-ils être départagés ?" Réponse d’ici le 25 septembre : si aucun candidat ne fait consensus, le congrès du parti LR tranchera sur la procédure de désignation.

Le Guardian offre ce vendredi une note d’espoir pour des milliers d’enfants atteints de paludisme. Une nouvelle approche utilisant un vaccin déjà existant combiné à des médicaments antipaludiques a montré des résultats spectaculaires : une réduction de 70 % du nombre de cas graves de cette maladie infectieuse. La malaria, autre nom du paludisme, tue chaque année près de 400 000 personnes, en très grande majorité des enfants de moins de cinq ans.