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Covid-19 : Jean-Michel Blanquer présente la rentrée scolaire, sous le sceau de la crise sanitaire

Pour la deuxième rentrée des classes en période de Covid-19 consécutive, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a présenté jeudi le protocole sanitaire pour lequel il a opté, autorisant tous les élèves à être accueillis en présentiel. 

Fermer le moins de classes possible et préserver la scolarité des élèves : le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a présenté, jeudi 26 août, la rentrée de l'année 2021-2022, une nouvelle fois chamboulée par le Covid-19, en espérant concilier ces deux objectifs.

Comme l'année précédente, cette conférence de presse, en matinée, était très attendue.

Ce rendez-vous a permis à Jean-Michel Blanquer de répondre aux interrogations qui planaient encore sur le retour le 2 septembre dans les classes de 12,4 millions d'élèves et de 866 500 enseignants, à l'heure où la circulation du variant Delta suscite des inquiétudes pour l'école.

Pour une rentrée "la plus normale possible", le ministère a opté pour le scénario 2 (sur quatre) du protocole sanitaire, autorisant tous les élèves à être accueillis en présentiel.

"Nous pouvons être tout à fait sereins sur cette rentrée scolaire, elle aura lieu. Bien sûr, nous rencontrerons des difficultés, bien sûr, il y aura des problèmes, nous nous mettons en situation de gérer", a déclaré Jean-Michel Blanquer en conférence de presse.

-Élever le niveau général et assurer l’égalité des chances.
-Maintenir les écoles et établissements ouverts au travers de mesures sanitaires adaptées.
Nous présentons ce matin la rentrée scolaire et l’accomplissement des réformes avec @RoxaMaracineanu @avyelimas et @sarahelhairy pic.twitter.com/rkttZzYzFA

— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) August 26, 2021

Au primaire, un cas de Covid-19 dans une classe entraînera une fermeture, comme cela se faisait en fin d'année scolaire. Au collège et au lycée, en cas de contamination dans une classe, les élèves non vaccinés ne seront pas tous contraints aux cours à distance.

Jean-Michel Blanquer n'exclut cependant pas des adaptations locales du protocole. C'est le cas pour les Antilles et dans les zones rouges de Guyane, où la rentrée a été reportée du 2 au 13 septembre en raison de la situation sanitaire "grave" qui y sévit.

Par ailleurs, "il y aura forcément des nouvelles mesures dans les temps à venir, en fonction de la situation", a-t-il prévenu.

Depuis l'annonce du scénario de rentrée dimanche, les voix des enseignants s'élèvent.

Pour le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, "le niveau 2 du protocole est inquiétant car il est allégé par rapport à celui du mois de juin, où le taux d'incidence était moins élevé".

"Avec ce protocole, il y a fort à parier que l'école sera perturbée dès les premières semaines, avec une forte circulation du variant Delta", s'inquiète-t-il.   

Revalorisation

Outre le volet sanitaire, Jean-Michel Blanquer était attendu sur la question des salaires des professeurs et a détaillé jeudi la nouvelle hausse de 245 millions d'euros en 2022 annoncée fin mai.

"Ce quinquennat aura été celui de la plus forte augmentation budgétaire de l'Éducation nationale" et "cela se traduit en pouvoir d'achat" des personnels, a souligné Jean-Michel Blanquer.

Selon les syndicats reçus mercredi soir par le ministre, "des primes allant de 57 euros net par mois pour les plus jeunes à 29 euros pour les milieux de carrière" ont été validées pour l'année prochaine, à partir de cette enveloppe.

Le ministre a réitéré son objectif qu'aucun professeur en France ne gagne "moins de 2 000 euros net par mois".

Cette rentrée marque aussi la dernière ligne droite de Jean-Michel Blanquer à la tête de l'Éducation nationale en cette fin de quinquennat, après quatre années et trois mois passés rue de Grenelle, l'un des plus longs parcours de l'histoire à ce poste.

Après trois ans de réformes menées tambour battant qui lui ont aliéné une partie du corps enseignant, le ministre, reconduit à son poste il y a un an avec un périmètre élargi, va devoir à nouveau gérer une rentrée délicate.

"Le bilan du ministre Blanquer, selon lui, sera une école en profonde transformation et sur la bonne voie. Selon les personnels, le bilan sera une école profondément bousculée et des métiers en perte de sens où il faut faire vite avec des instructions descendantes qui s'empilent et se heurtent à un réel différent des discours", a regretté Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

Selon ce dernier, le ministre, "décrit comme venant de la société civile, a été d'emblée un ministre tout à fait politique et sachant complètement maîtriser son discours sur l'école, que je décris comme un discours de reprise en main de l'école".

"La campagne présidentielle va vite démarrer après la rentrée et il faut absolument que l'école soit au cœur des débats", estime pour sa part Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire. 

Avec AFP