Andry Rajoelina est confirmé à la tête de l'État. Les camps du président déchu Marc Ravalomanana et de l'ex-président Albert Zafy obtiennent deux co-présidences. Le poste de Premier ministre revient à la mouvance de Didier Ratsiraka.
Après huit mois de crise, les différentes mouvances politiques malgaches ont conclu, vendredi, à Addis Abeba, un accord portant sur le partage du pouvoir au sein de la Haute autorité de transition qui doit conduire le pays à des élections à la fin de 2010.
Dans la capitale éthiopienne, Andry Rajoelina, l’ex-maire d’Antananarivo arrivé au pouvoir en mars dernier, le président déchu Marc Ravalomanana, et les ex-présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy ont paraphé un "acte additionnel" aux accords de Maputo signés le 9 août dernier sous l’égide de l’Union africaine. Marc Ravalomanana avait alors accepté de ne pas jouer un rôle direct au sein de l’autorité de transition, mais avait aussi refusé tout compromis qui aurait permis à son rival de se maintenir seul au sommet de l'État.
Selon les termes du document signé en Éthiopie, Andry Rajoelina reste le président de la Transition, mais est désormais flanqué de deux co-présidents issus des mouvances de Marc Ravalomanana et d’Albert Zafy. Le camp de M. Ratsiraka conserve, quant à lui, le poste de Premier ministre.
En ce qui concerne la répartition des 31 postes ministériels du gouvernement d’union en revanche, des points d’achoppement demeurent.
it"Certains postes sont toujours sujet à caution, notamment celui de ministre de la Justice, que se disputent les mouvances de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina", explique Emmanuel Goujon, correspondant de l’AFP à Addis-Abeba, sur FRANCE 24.
Une incertitude pèse également sur la manière dont les rapports entre le président et les deux co-présidents s’articuleront au sein du Conseil présidentiel.
L'accord conclu à Addis-Abeba prévoit enfin de lever l’accusation d'abus de pouvoir retenue contre Marc Ravalomanana, ce qui pourrait lui permettre de revenir d'Afrique du Sud où il vit actuellement en exil.
Lâché par l'armée, ce dernier avait remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars dernier. Ils avaient immédiatement été transmis à "Andry TGV", devenu en quelques mois seulement le principal adversaire politique de Marc Ravalomanana.