![L'AFP toujours sans nouvelles de son journaliste arrêté à Téhéran L'AFP toujours sans nouvelles de son journaliste arrêté à Téhéran](/data/posts/2022/07/15/1657863425_L-AFP-toujours-sans-nouvelles-de-son-journaliste-arrete-a-Teheran.jpg)
L'Agence France-Presse (AFP) n'a toujours pas reçu de nouvelles de son journaliste iranien Farhad Pouladi arrêté, mercredi, à Téhéran, alors qu'il couvrait les manifestations anti-Ahmadinejad.
Le procureur général de Téhéran, Abbas Jaffari Doulat-Abadi, a affirmé, vendredi, que les "allégations" concernant l'arrestation du journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) Farhad Pouladi, mercredi, dans la capitale iranienne étaient "actuellement examinées".
Farhad Pouladi a été arrêté mercredi alors qu’il s’apprêtait à rendre compte sur l’antenne anglaise de FRANCE 24 de la manifestation anti-Ahmadinejad organisée à l’occasion des 30 ans de la prise de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Dans l'enregistrement conservé par FRANCE 24, on distingue la voix de Farhad Pouladi qui semble avoir une conversation animée avec des interlocuteurs inconnus.
“Farhad Pouladi couvrait la manifestation quand il a été arrêté et emmené par trois agents de sécurité, deux en uniforme, le dernier en civil,” a confirmé, jeudi, le chef du bureau de l’AFP à Téhéran, Jay Deshmukh. Vendredi, l’agence était toujours sans nouvelle de son correspondant.
Jeudi, un responsable du ministère de la Culture et de la Guidance islamique a affirmé que, selon ses sources, le journaliste "ne serait certainement pas relâché aujourd'hui ou demain", mais plus vraisemblablement samedi ou dimanche.
"Un certain nombre de personnes arrêtées le 4 novembre ont été libérées. La politique du parquet de Téhéran est de libérer les personnes contre lesquelles il n'a pas d'accusation importante", a précisé Dolat-Abadi à l'Agence de presse de la République islamique (IRNA).
Impossible de savoir qui l’a arrêté ni où il se trouve
“Nous nous opposons fermement à sa détention et nous demandons sa libération sans délai”, a déclaré, jeudi, le président de l’AFP, Pierre Louette, ajoutant ne toujours pas savoir “exactement où il est retenu”.
Selon le journaliste et écrivain iranien, Homayoon Amouzgar, interviewé par FRANCE 24, il est impossible de savoir qui a arrêté le journaliste de l’AFP ni de savoir où il est retenu, compte tenu du nombre de policiers, d’unités spéciales, d'agents en civil déployés mercredi en raison de la manifestation.
“Les Guides de la révolution ont plusieurs centres de détention illégaux, a également raconté l’écrivain. Même les prisons officielles ont des ailes spéciales sous le contrôle exclusif des services d’intelligence comme la section 209 [l'aile la plus dure de la prison d'Evin à Téhéran].”
Fars News Agency (FNA), l'agence de presse semi-officielle iranienne, a rapporté, vendredi, que des enquêtes portant sur les arrestations de trois autres journalistes - un Japonais et deux Canadiens - étaient également menées. Ces reporters avaient, eux aussi, été arrêtes mercredi au motif qu’ils couvraient sans autorisation la manifestation où s’étaient rassemblés des milliers d’opposant iraniens. Depuis les manifestations postélectorales de juin dernier, les medias étrangers n’ont plus le droit de couvrir les mouvements de contestation en Iran.