
Au lendemain de la fusillade de Fort Hood, au Texas, l'Amérique découvre avec stupeur les raisons qui ont poussé l'officier psychiatre d'origine palestinienne à ouvrir le feu dans la plus grande base militaire des États-Unis.
Selon ses proches, l'officier psychiatre Nidal Malik Hasan, qui a tué 13 personnes, jeudi, sur la base de Fort Hood, au Texas, semblait décidé à quitter l’armée depuis qu’il avait appris son affectation en Afghanistan.
Au lendemain de la tragédie, personne ne peut toutefois affirmer que c’est la perspective d’un départ imminent qui a poussé le commandant âgé de 39 ans à ouvrir le feu dans la salle où 600 personnes s'étaient rassemblées pour assister à une remise de diplômes.
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a appelé, vendredi, à la prudence : "Nous n’avons pas encore toutes les réponses et je vous mets en garde contre la tentation de tirer des conclusions trop hâtives avant que nous n’ayons tous les faits."
Un psychiatre traumatisé par la guerre
Nidal Malik Hasan exerçait la profession de psychiatre. Il aurait été très affecté par les traumatismes des soldats de retour d’Irak et d’Afghanistan qu’il soignait au centre médical de l’armée de Walter Reed (Washington), où il travaillait depuis la fin de ses études de médecine.
Né et élevé en Virginie, ce musulman fervent, fils d’immigrés palestiniens originaires d’une ville proche de Jérusalem, Nidal Malik Hasan a rejoint l’armée après le lycée, contre l’avis de ses parents. Décrit comme dévot et discret, le jeune homme fréquentait assidument la mosquée locale lorsqu’il travaillait à Walter Reed.
Directeur des programmes d’études à Walter Reed lorsque Hasan n’y était que stagiaire, le Dr Thomas Grieger a indiqué à l'agence AP que ce dernier avait, à l'époque, des "difficultés" qui nécessitaient un encadrement et une supervision particulière.
Son pire cauchemar
D’après de nombreuses sources, Nidal Malik Hasan, transféré en juillet dernier à Fort Hood, aurait perdu le goût de l’armée depuis quelques années. Selon son cousin, l'officier psychiatre connaissait bien les réalités de la guerre et faisait tout son possible pour quitter l’armée afin de ne pas partir en mission.
"Il était mortifié à l’idée d’être envoyé sur le terrain, a expliqué Nader Hasan aux médias américains. Des gens lui racontaient tous les jours les horreurs qu’ils avaient vues là-bas. Ces cinq dernières années, partir était devenu son pire cauchemar."
Il y a quelques années, Nidal Malik Hasan avait engagé un avocat et entamé une bataille judiciaire pour tenter - en vain - de quitter l’armée avant la fin de son contrat. Selon sa tante, l'homme se plaignait du harcèlement dont il faisait l'objet du fait de sa religion et de ses origines. "Certains peuvent le supporter, lui non, a-t-elle expliqué au "Washington Post". Il a dû craquer."