
Une "mobilisation extrême" face au violent incendie qui ravage depuis lundi l'arrière-pays de Saint-Tropez dans le Var a "permis d'éviter le pire", a déclaré le président français, qui s'est rendu sur place mardi en fin de journée. Dans la soirée, le vent est retombé mais 7 000 personnes s'apprêtaient à passer une nouvelle nuit hors de chez elles.
"Le pire a été évité [...] mais la bataille continue", a estimé, mardi 17 août, Emmanuel Macron, qui s'est rendu dans le massif des Maures (Var). Le président français était accompagné de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans sa visite de cette région en proie aux flammes depuis lundi.
Quelque 7 000 personnes évacuées, un ballet ininterrompu d'avions bombardiers d'eau : mardi, les pompiers ont continué à lutter contre le violent incendie qui ravage l'arrière-pays de Saint-Tropez (Var). Le feu n'a fait aucune victime et dans la soirée, le vent était retombé.
"Il n'y a plus du tout de vent, donc on va s'affairer à noyer toutes les lisières (bordures)", a décrit à l'AFP mardi en fin de soirée le porte-parole des pompiers du Var. "La situation n'est plus alarmante comme hier soir, mais elle reste préoccupante", a-t-il ajouté, évoquant "quelques foyers" inquiétants.
"La bataille continue, le feu n'est pas fixé et stabilisé, les prochaines heures sont particulièrement décisives", avait insisté un peu plus tôt le chef de l'État français arrivé en fin d'après-midi au poste de commandement du Luc, près de Saint-Tropez, à une heure de route du fort de Brégançon où il réside depuis début août.
Le feu, qui a démarré lundi près d'une aire d'autoroute, a parcouru 6 675 hectares et en a brûlé 4 000, selon les pompiers. Un millier d'entre eux dont beaucoup venus en renfort de toute la France, restent à pied d'œuvre pour la nuit, avec 225 véhicules.
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Ce sont plus de 1 570 sapeurs-pompiers, 100 sapeurs-sauveteurs, 15 avions, & 2 hélicoptères qui sont engagés.
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Le président français a salué le "courage" des centaines de pompiers, forces de secours et élus locaux engagés dans la bataille contre les flammes : "Si nous avons ce bilan humain, c'est aussi grâce à vous." Cet incendie n'a fait aucune victime parmi les habitants et les touristes, "et malgré trois blessés, nos sapeurs-pompiers continuent d'être au combat", a ajouté le chef de l'État.
Plusieurs milliers de personnes évacuées
Emmanuel Macron a également voulu remercier "les maires qui ont apporté leur solidarité en accueillant nos compatriotes ou les touristes parfois étrangers qui étaient sur cette zone pour les protéger".
Selon la préfecture du Var, 7 000 personnes, des habitants mais aussi des touristes français ou étrangers, ont été évacués de leur maison ou camping. "Il n’est toujours pas possible pour elles de rejoindre leur maison ou leur lieu de vacances", a-t-elle indiqué dans un communiqué. Pour les mettre à l'abri, 15 centres d’accueil ont été activés sur les huit communes du littoral varois. Deux routes départementales restent fermées à la circulation.
Des évacuations qui ont concerné principalement l'arrière-pays de Cavalaire et de Saint-Tropez, notamment autour des villages de Grimaud ou de La Môle.
Les habitants et les pompiers de cette partie du Var restent marqués par les incendies de l'été 2003, dans lesquels avaient péri trois pompiers. Le colonel Éric Grohin, des pompiers du Var, a ainsi souligné que ce feu a pris "le même couloir" que celui de 2003, en "plus rapide", avec une vitesse de propagation allant jusqu'à 8 kilomètres par heure sur le relief.
La priorité des pompiers, a insisté le colonel, est la défense des villages et des hameaux : "Avec les sautes de feu de 700-800 mètres, on ne peut pas grand-chose si ce n'est préserver les vies humaines et les maisons", a-t-il déclaré. Mardi soir, neuf Canadairs tournaient encore dans le Var au-dessus de la zone touchée.
Face à "ce premier grand feu de la campagne estivale", Emmanuel Macron a appelé à "rester modeste" : "Nous avons été beaucoup plus épargnés que certains de nos voisins, vous l'avez vu durant la saison estivale", a-t-il rappelé, en référence aux incendies ayant touché la Grèce, l'Italie et l'Algérie.
Avec AFP