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Les premiers rapatriés d'Afghanistan arrivent en France, les Afghans bloqués à Kaboul

Les premiers Français et étrangers évacués d'Afghanistan par la France sont arrivés mardi à Paris, première rotation complète du pont aérien mis en place après la chute de la capitale afghane aux mains des Taliban. À Kaboul, l'accès à l'aéroport international est bloqué aux candidats afghans au départ.

L'avion transportant les premiers ressortissants français et étrangers évacués de Kaboul par la France est arrivé mardi 17 août dans l'après-midi à Paris, première rotation complète du pont aérien mis en place par les autorités françaises après la chute de la capitale afghane aux mains des Taliban.

L'A310 qui s'est posé sur le tarmac de l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle transportait 45 civils français et étrangers, ainsi qu'une soixantaine de militaires de retour d'opérations extérieures depuis la base d'Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, a précisé une source du ministère français des Armées.

Les Afghans candidats au départ bloqués à Kaboul

À Kaboul, alors que les vols militaires d'évacuation de diplomates et de civils ont repris depuis lundi soir, les Taliban empêchaient mardi les Afghans candidats au départ d'accéder à l'aéroport, a déploré le gouvernement allemand.

"Autour de l'aéroport de Kaboul, des postes de sécurité ont été mis en place par les Taliban pour en contrôler l'accès", selon un rapport du ministère allemand de la Défense. "En bouclant l'aéroport, les Taliban permettent aux forces internationales d'établir un trafic aérien ordonné pour évacuer leurs ressortissants. Dans le même temps cependant, la fermeture de l'aéroport rend difficile l'évacuation des ressortissants afghans", précise le ministère.

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a ajouté lors d'une conférence de presse qu'il n'y avait "aucune garantie" de la part des Taliban que les personnels locaux afghans prêts à être évacués par Berlin soient "autorisés à passer".

Vols suspendus lundi après la panique

Lundi soir, le général américain Hank Taylor avait annoncé depuis le Pentagone la reprise des vols militaires d'évacuation à l’aéroport de Kaboul après la panique de la journée, les pistes ayant été envahies par des milliers de personnes tentant désespérément de fuir l'Afghanistan.

Le fulgurant triomphe final des Taliban dimanche a déclenché des scènes de panique monstres à l'aéroport de la capitale. Une marée humaine s'est précipitée vers ce qui constitue la seule porte de sortie de l'Afghanistan, pour tenter d'échapper au nouveau régime que le mouvement islamiste, de retour au pouvoir après 20 ans de guerre, promet de mettre en place. La situation avait empiré au point que tous les vols avaient dû être suspendus plusieurs heures lundi après-midi.

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Première évacuation française dans la nuit

La France a procédé dans la nuit à sa première évacuation par l'intermédiaire du pont aérien reliant la capitale afghane à la base française des Émirats arabes unis (EAU). "Pendant la nuit, les vols ont pu reprendre, ce qui nous a permis de faire atterrir notre premier avion de transport militaire", a déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly, mardi matin sur RTL.

"Cet avion a pu repartir vers Abu Dhabi et est arrivé en fin de nuit", a-t-elle ajouté. Le "pont aérien" entre l'aéroport de Kaboul et la base aérienne 104 d'Al Dhafra, à Abu Dhabi, va permettre de procéder à l'évacuation puis au rapatriement en France de ressortissants français encore présents en Afghanistan – en particulier des membres du personnel diplomatique ou d'ONG – ainsi que d'anciens auxiliaires de l'armée française ou de personnalités menacées.

La correspondante de France 24, Sonia Ghezali, n'a cependant pas pu être évacuée. "Au milieu de la nuit, vers 1 h du matin, on devait monter dans un bus blindé. On était 30 à devoir le prendre, des Français, un Pakistanais et une Afghane", raconte-t-elle. "Alors que tous nos bagages étaient chargés, on nous a dit que l'opération était annulée et que le président Emmanuel Macron souhaitait temporiser et ne pas prendre de risque. On est rentrés à l'ambassade."

La journaliste précise que la situation se "complique de jour en jour" : "Il y a de plus en plus de personnes qui se présentent aux portes de l'ambassade. Elles souhaitent y entrer et faire partie du plan d'évacuation."

D'autres rotations sont prévues dans les heures et jours à venir pour évacuer tous les ressortissants français, ainsi que des Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises.

Avec AFP