Dénonçant les "dernières actions non-démocratiques (et) autoritaires" du président Daniel Ortega pour évincer ses opposants politiques, le chef de la diplomatie américaine a estimé, samedi, que l’élection présidentielle prévue le 7 novembre au Nicaragua avait "perdu toute crédibilité".
Après l'arrestation de sept candidats potentiels à l’élection présidentielle prévue le 7 novembre au Nicaragua, l'éviction de la principale formation d’opposition Citoyens pour la Liberté (CxL) est la goutte de trop pour les États-Unis. Ce scrutin "a perdu toute crédibilité", a estimé, samedi 7 août, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, dénonçant les manœuvres "autocratiques" du président Daniel Ortega pour évincer ses opposants politiques.
"Les États-Unis considèrent les dernières actions non-démocratiques, autoritaires – inspirées par la peur d’Ortega d’une défaite électorale –comme le coup final porté aux perspectives d’une élection libre et juste au Nicaragua", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le président, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de faire table rase de ses concurrents à l’approche de l’élection présidentielle. Daniel Ortega et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo n’ont désormais face à eux aucun candidat sérieux pour le scrutin du 7 novembre.
"La décision du président Daniel Ortega et de la vice-présidente Rosario Murillo d’interdire le dernier véritable parti d’opposition de participation aux élections de novembre souligne leur désir de rester au pouvoir coûte que coûte", a souligné M. Blinken.
La double citoyenneté de Carmella Rogers Amburn reprochée
Mis hors jeu vendredi, le parti d’opposition CxL s’est vu reprocher le fait que sa présidente, Carmella Rogers Amburn, plus connue en politique sous le nom de Kitty Monterrey, a la double nationalité américaine et nicaraguayenne. Elle s’est vu retirer sa citoyenneté nicaraguayenne, ce qui lui fait courir le risque d’être expulsée.
Auparavant, 31 opposants – dont sept pré-candidats – ont été arrêtés en vertu de lois adoptées fin 2020. Les pré-candidats arrêtés –qualifiés par M. Ortega de "terroristes" et de "mercenaires" au service de Washington – s’étaient mis d’accord pour se soumettre à un processus de sélection pour pouvoir concourir sous les couleurs du CxL.
Sans surprise, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, parti au pouvoir) a approuvé à l’unanimité la candidature de Daniel Ortega. Son épouse a également été désignée comme candidate à un second mandat à la vice-présidence de ce pays de 6,5 millions d’habitants.
Avec AFP