En République démocratique du Congo, une nouvelle attaque attribuée au groupe armé d'origine ougandaise ADF a fait une quinzaine de morts dans la province d'Ituri, placée en état de siège depuis trois mois afin de lutter contre les massacres de civils. Des renforts militaires sont attendus.
Au moins 16 civils ont été tués en Ituri, province troublée de l'est de la République démocratique du Congo, dans une nouvelle attaque attribuée au groupe armé d'origine ougandaise ADF, a-t-on appris mardi 3 août de sources militaire et locale.
Selon la société civile locale, les victimes, parmi lesquelles figurent au moins deux femmes, avaient été prises en otages il y a quelques semaines par les rebelles des ADF (Forces démocratiques alliées).
Elles ont été exécutées, lundi, "à l'arme blanche sur la route nationale 4 à hauteur de la localité d'Idohu, a précisé Dieudonné Malangai, vice-président de la société civile de la chefferie de Walese Vonkotu, dont fait partie cette commune.
Des renforts militaires attendus
Lors d'un meeting devant la population à Komanda, à une quarantaine de kilomètres de là, auquel a pu assister un correspondant de l'AFP, le gouverneur militaire pour l'Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, a déploré cette tuerie.
"Nous allons renforcer notre présence dans la région", a-t-il assuré, alors que l'Ituri, ainsi que la province voisine du Nord-Kivu, sont placées depuis le 6 mai en état de siège, mesure censée mettre un terme aux activités des groupes armés qui terrorisent les civils.
"Les hélicoptères sont déjà là, et d'autres militaires vont arriver, avec des camions et des munitions, pour bien assurer la sécurité dans cette zone et organiser des convois sur cette route", où des véhicules sont parfois visés par les ADF, a-t-il ajouté.
L'ADF, un groupe armé proche des jihadistes de l'EI
Il a promis de revenir dans un mois pour évaluer de nouveau la situation avec les habitants, dont des milliers ont dû quitter leurs maisons pour fuir les violences. "L'objectif est de nettoyer la zone complètement et de permettre à la population de regagner les villages", a-t-il ajouté, devant une foule très sceptique.
"On pensait que l'état de siège allait ramener la sécurité mais les gens continuent à mourir tous les jours", ont lancé des habitants, en exprimant leur déception.
À l'origine des rebelles musulmans ougandais, les ADF sont accusés de massacres de civils ayant fait au moins 6 000 morts depuis 2013, d'après un bilan de l'épiscopat congolais.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l'organisation État islamique (EI). Les États-Unis les ont placés en mars sur la liste des "organisations terroristes" affiliées à l'EI.
Avec AFP