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Berlin met fin aux activités d'un groupe néo-nazi en plein essor

À quelques jours du début des commémorations de la chute du Mur, le ministère de l'Intérieur de l'État-ville de Berlin a interdit de toute activité politique le mouvement néo-nazi Frontbann 24.

Berlin a mis fin, jeudi, aux activités de l’organisation néo-nazie Frontbann 24. Cela faisait plusieurs mois que ce groupuscule était dans le collimateur du ministre de l’Intérieur de l’État-ville de Berlin, Ehrhart Körting. En août dernier, déjà, la police avait fait une descente au domicile de plusieurs membres de Frontbann 24, où elle avait saisi des tracts et des fournitures ornés d’insignes nazi.

Alors qu'elle s'apprête à fêter, dans quatre jours, les 20 ans de la chute du Mur, la capitale allemande a décidé de s'attaquer à un symbole moins glorieux de son histoire. Dans un entretien accordé au site du quotidien "Tagesspiege", Ehrhart Körtling explique que Frontbann 24 , fondé il y a un peu plus d'un an, était le groupe néo-nazi ayant connu la plus fulgurante progression à Berlin. Au moment de sa dissolution, l'organisation comptait une soixantaine de membres déclarés, mais se targuait de disposer de quatre "bureaux" berlinois destinés à accueillir ses sympathisants.

Frontbann 24 était surtout l’un des plus bruyants groupuscules politiques de la capitale. Porté sur les fonts baptismaux le 1er octobre 2008 par des déçus du parti d’extrême droite NPD, il avait plusieurs fois manifesté dans les rues berlinoises. Ses membres, vêtus de chemises et de pantalons noirs, affichaient avec ostentation des signes distinctifs de l’époque nazie. Sur YouTube, le Frontbann 24 avait plusieurs fois posté des vidéos à la gloire des SS. Le 20 avril, son site Internet célébrait l'anniversaire d’Ad olf Hitler avec une grande bannière "Au combat, camarade". Même son nom avait été choisi en hommage à un groupe fondé au début des années 1920 et considéré comme l’ancêtre de la milice nazie de SA (S ection d’assaut ).

Résurgence

Un tel activisme pouvait difficilement passer inaperçu. Selon la loi allemande, un groupe qui fait l’apologie du IIe Reich peut être interdit par décision administrative. Le ministre de l’Intérieur de l’État-ville de Berlin a déjà sévi contre des groupes similaires. En 2005, il a fait interdire deux autres mouvements néo-nazis.

A u plan national, les néo-nazis sont peu nombreux mais en progression constante depuis 2006, d’après l’Office de la protection de la Constitution. Ils sont passés de 4 200 à 4 800 en 2008. A l’inverse, les membres de partis politiques d’extrême droite sont, eux, en baisse sensible (ils sont passés de 21 500 à 13 000 en 2008).

L’interdiction de Frontbann 24 ne signifie par pour autant que ces membres vont disparaître. Quelques heures après l’interdiction, un message apparu sur un site d’extrême-droite berlinois clamait que les ex- Frontbann 24 allaient prendre un peu de recul mais avait déjà des idées pour revenir.