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Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni ont déclaré dimanche avoir la conviction que l'Iran était à l'origine d'une attaque menée au large d'Oman contre un pétrolier exploité par des intérêts israéliens, et qui a provoqué la mort d'un Britannique et d'un Roumain à bord.

Les États-Unis "sont certains que l'Iran a mené l'attaque" meurtrière contre un pétrolier géré par un milliardaire israélien en mer d'Oman, a fait savoir, dimanche 1er août, le secrétaire d'État Antony Blinken, rejoignant ainsi Israël et le Royaume-Uni.

"Après avoir passé en revue les informations à notre disposition, nous sommes certains que l'Iran a mené cette attaque, qui a fait deux victimes innocentes, en utilisant des drones explosifs, une arme meurtrière de plus en plus employée dans la région", déclare-t-il dans un communiqué.

"Aucune justification à cette attaque"

Washington "se concerte avec les gouvernements dans la région et au-delà pour une réplique appropriée et imminente", ajoute Antony Blinken. "Il n'y a aucune justification à cette attaque, qui suit une série d'attaques et de comportements agressifs", condamne le secrétaire d'État américain. 

De son côté, la Grande-Bretagne estime que cette action "délibérée" a été "menée par l'Iran", a affirmé le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, appelant ce pays à "cesser immédiatement ses actions mettant en danger la paix et la sécurité régionales et internationales".

L'armée israélienne a indiqué que sont chef d'état-major s'était entretenu avec son homologue britannique à propos des "récents évènements dans la région et les défis communs qu'affrontent leurs pays".

Israël avait dès vendredi pointé du doigt l'Iran, son ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid accusant la République islamique d'être "un exportateur de terrorisme, de destruction et d'instabilité qui fait mal à tout le monde". 

Téhéran a nié toute implication : "le régime sioniste (Israël, NDLR) doit cesser de (lancer) de telles accusations infondées", a déclaré dimanche le porte-parole de sa diplomatie Saïd Khatibzadeh. "L'Iran n'hésitera pas un instant à défendre ses intérêts et sa sécurité nationale".

Plus tard dans la journée, le chef de la diplomatie israélienne a dit dans un communiqué que son pays "continuerait à discuter avec ses alliés dans le monde et œuvrer ensemble pour déterminer les démarches nécessaires face au terrorisme iranien".

Israël peut tenter d'accroître la pression mondiale contre l'Iran, mais il se garde aussi la possibilité "d'agir en dehors du champ diplomatique", a déclaré le général israélien à la retraite Yossi Kuperwasser, à la radio militaire israélienne.

Une "guerre de l'ombre" entre Israël et l'Iran

Commentant l'attaque ayant ciblé le pétrolier jeudi dernier, la société Dryad Global, spécialisée dans la sécurité maritime, a évoqué de nouvelles "représailles dans la guerre de l'ombre" que se livrent l'Iran et Israël.

Le navire Mercer Street naviguait sans cargaison de Dar es Salaam en Tanzanie à Fujairah (Emirats arabes unis), quand il a été pris pour cible, selon Zodiac Maritime.

Depuis des années, Israël et l'Iran s'affrontent directement ou indirectement au Liban, en Syrie et dans la bande de Gaza palestinienne. Mais ces derniers mois, cette rivalité s'est transposée en mer avec l'émergence d'une mystérieuse série de sabotages et d'attaques.

Le 10 mars, un cargo de la compagnie de transport maritime publique iranienne IRISL, l'Iran Shahr-e-Kord, a été touché à la coque par un engin explosif en Méditerranée. "Tout laisse penser que le régime d'occupation de Jérusalem (Israël, NDLR) est derrière cette opération", avait alors jugé Téhéran.

En avril, l'Iran avait annoncé qu'"un navire commercial" iranien, le Saviz, avait été endommagé en mer Rouge par une explosion. Le New York Times avait alors rapporté que le Saviz avait été la cible d'une attaque de "représailles" israélienne après "des frappes de l'Iran contre des navires israéliens".

Pour des analystes, ce bras de fer en mer s'inscrit dans le cadre des tensions autour de la question du nucléaire iranien, Téhéran tentant de faire monter la pression pour obtenir un nouvel accord lui étant favorable tandis que l'Etat hébreu cherche à l'en empêcher.

Les autorités iraniennes ont d'ailleurs accusé Israël à plusieurs reprises d'avoir saboté certaines de ses installations d'enrichissement d'uranium, voire d'avoir assassiné des scientifiques qui seraient liés au développement de ce programme.

Avec AFP