
Le journaliste iranien Farhad Pouladi a été arrêté, mercredi, à Téhéran, alors qu'il couvrait la manifestation anti-Ahmadinejad. L'Agence France-Presse (AFP), pour laquelle il travaille, a fait part de son inquiétude.
Le correspondant de l’AFP en Iran, Farhad Pouladi, a été arrêté, mercredi, alors qu’il rendait compte sur l’antenne de FRANCE 24 de la manifestation anti-Ahmadinejad organisée à l’occasion des 30 ans de la prise de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Dans l'enregistrement conservé par FRANCE 24, on distingue Farhad Pouladi avoir une conversation animée avec des interlocuteurs inconnus (voir la vidéo ci-dessus). De son côté, l’Agence France-Presse (AFP) a déclaré que son correspondant avait été arrêté, mercredi matin, après l’interception de la moto sur laquelle il était passager.
D’après des témoins cités par l’AFP, le journaliste a été interpellé par trois membres des services de sécurité, deux en uniforme et un en civil. L’un d’entre eux portait un talkie-walkie. Ils auraient confisqué le téléphone portable du journaliste.
"Nous sommes inquiets pour notre journaliste. Nous ne savons toujours pas où il se trouve précisément. Nous protestons énergiquement contre son interpellation et exigeons sa libération sans délai", a déclaré le patron de l'AFP, Pierre Louette. Farhad Pouladi travaille depuis 2001 pour cette agence de presse.
En bonne santé
Selon un responsable du ministère iranien de la Culture et de la Guidance islamique, qui s’est exprimé jeudi, le journaliste pourrait être relâché samedi ou dimanche. L’AFP affirme qu’il a été bien traité et qu’il est en bonne santé.
Est-ce la première fois que Farhad Pouladi ait maille à partir avec les services de sécurité ? L’AFP refuse de répondre à la question. Mais couvrir l’actualité iranienne, notamment celle concernant l’opposition politique au régime de Mahmoud Ahmadinejad, devient de plus en plus risqué, puisque le gouvernement interdit désormais aux journalistes de couvrir toute manifestation.
Selon Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), "l’Iran est aujourd’hui l’une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes. Une trentaine d'entre eux y sont actuellement détenus. Depuis l’élection présidentielle du 12 juin, une centaine de journalistes ont été arrêtés. On peut risquer plusieurs années de prison aujourd’hui en Iran parce qu’on fait son travail de journaliste."
Le journaliste irano-canadien Maziar Bahari a été libéré le 20 octobre après 118 jours de détention. Selon RSF, la libération de Maziar Bahari a été obtenue au prix d'une confession forcée dans laquelle il reconnaissait que les journalistes étrangers présents en Iran étaient des espions.