L'ambition du nouveau patron du constructeur américain, Sergio Marchionne, est claire : il souhaite que le groupe enregistre un bénéfice opérationnel positif dès l'an prochain et compte aussi rembourser les aides gouvernementales d'ici 2014 .
AFP - Le nouveau patron de Chrysler a présenté mercredi son plan pour remettre le constructeur automobile américain d'aplomb après un mariage raté avec l'Allemand Daimler, son renflouement par l'Etat américain, une brève faillite et pour finir son alliance avec Fiat.
Vêtu de son habituel pull-over, Sergio Marchionne, le charismatique directeur général de Fiat et de Chrysler, a affirmé : "Le nouveau Chrysler commence aujourd'hui. A partir de maintenant, nous avons des comptes à rendre par rapport à nos engagements".
"Chrysler n'a plus d'excuses. Nous avons été nettoyés", a-t-il ajouté en conclusion d'une présentation fleuve de près de huit heures de la stratégie du groupe pour les cinq prochaines années.
Le groupe prévoit de redevenir bénéficiaire à partir de 2011 et compte enregistrer un bénéfice opérationnel positif dès l'an prochain, a précisé le directeur financier, Richard Palmer, devant un parterre de 300 journalistes.
Chrysler compte aussi rembourser les aides gouvernementales d'ici 2014 en accélérant ses versements à partir de 2011.
L'introduction en Bourse est pour sa part "peu probable avant 2011", a précisé M. Palmer.
Le directeur général, que les Italiens surnomment Marchionne-la-révolution pour avoir redressé Fiat, a également insisté sur le fait que Chrysler était loin d'être à court de liquidités.
Il a affirmé que le constructeur avait terminé le mois de septembre avec "5,7 milliards de dollars de cash, en hausse par rapport à la dotation de 4 milliards avec laquelle", fraîchement sorti de faillite, il avait commencé à opérer en juin.
"La plupart d'entre vous ont sous-estimé les baisses de coûts" au sein du "nouveau Chrysler, aujourd'hui incroyablement parcimonieux", a-t-il insisté.
La stratégie du troisième constructeur américain s'appuie en effet largement sur les synergies avec son partenaire italien Fiat, qui a acquis 20% du groupe en juin et en a pris le contrôle opérationnel.
Chrysler entend économiser 2,9 milliards de dollars d'ici 2014 et 500 millions de dollars dès l'an prochain grâce au partage des structures, des chaînes de montage, des achats internationaux, des équipements, etc.
D'ici 2014, plus de la moitié des produits de Chrysler seront équipés d'un châssis Fiat, ont notamment fait valoir les dirigeants du groupe.
Tous les produits du groupe seront modernisés d'ici 2012, et 75% de la gamme le sera dès la fin 2010. Au total, la gamme de Chrysler sera élargie à 28 produits d'ici 2014 contre 23 actuellement.
Certains modèles vont disparaître, d'autres seront lancés, comme l'emblématique petite Fiat 500, qui fera son apparition dès 2010 dans les zones urbaines américaines dans une version adaptée.
M. Marchionne a aussi précisé que 70.000 véhicules Alfa Romeo devraient être importés d'ici 2014.
Les objectifs commerciaux du groupe sont très ambitieux sachant que ses ventes ont encore chuté de 30% sur un an au mois d'octobre, alors que celles de ses concurrents Ford et General Motors se redressaient.
Chrysler devra aussi tenir de longs mois avant que les nouveaux modèles importés ou modernisés soient disponibles chez les revendeurs.
Le constructeur entend toutefois doubler ses ventes d'ici cinq ans à 2,8 millions d'unités, dont 500.000 véhicules à l'international, pour atteindre une part de marché de 13%, contre moins de 8% actuellement.
Il entend doubler sa production de camions d'ici 2014 à 415.000 unités et doper de 60% celle de 4x4 de luxe Jeep d'ici 2014, à plus de 800.000 unités.