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Irak : un attentat revendiqué par l'EI fait une trentaine de morts sur un marché de Bagdad

Une explosion survenue lundi, veille d'Aïd, sur un marché de l'est de Bagdad a fait entre 28 et 30 morts. Le ministère irakien de l'Intérieur a évoqué une "attaque terroriste". Le groupe État islamique a revendiqué l'attentat dans la soirée. 

Une trentaine de personnes ont été tuées et des dizaines blessées lundi 19 juillet dans un attentat revendiqué par le groupe État islamique sur un marché populaire d'une banlieue chiite de Bagdad, en Irak, à la veille de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha.

Dans un message publié quelques heures après l'attaque sur son canal Telegram, le groupe EI a affirmé qu'un de ses kamikazes, Abu Hamza al-Iraqi, avait déclenché sa ceinture d'explosifs. Il s'agit du deuxième attentat revendiqué par l'organisation terroriste depuis janvier dans la capitale irakienne, où deux kamikazes s'étaient fait exploser sur un marché de Bagdad, faisant 32 morts.

L'explosion s'est produite lundi en fin d'après-midi sur un des marchés populaires de Sadr City, immense quartier chiite déshérité de l'est de Bagdad, où de nombreuses personnes se pressaient pour faire des courses à la veille de la plus importante fête musulmane, l'Aïd al-Adha, ou fête du Sacrifice.

Selon des sources sécuritaires et médicales, le bilan oscille entre 28 et 30 morts, dont une quinzaine de femmes et d'enfants, et entre 30 et 50 blessés. Des morceaux de corps, des sandales jonchaient le sol au milieu des étals dévastés, et des traces de sang étaient visibles un peu partout, a constaté un photographe de l'AFP.

"Triste nuit de l'Aïd"

Les réactions se sont multipliées après l'attentat. Le président irakien, Barham Saleh, a dénoncé sur Twitter "un crime haineux et d'une cruauté sans précédent". "Ils ciblent nos civils à Sadr City à la veille de l'Aïd. Ils n'acceptent pas que les gens se réjouissent, même un instant", a-t-il condamné.

"Triste nuit de l'Aïd en Irak", a tweeté de son côté la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Irak.

Sur Twitter, le porte-parole de la coalition internationale antijihadiste, le colonel Wayne Marotto, a offert pour sa part ses "condoléances aux familles dont les proches ont péri aujourd'hui dans l'attaque terroriste de Bagdad".

En mai, quatre attaques non revendiquées mais attribuées au groupe EI avaient visé des militaires irakiens dans des villes proches de la capitale, faisant 18 morts.

Le Premier ministre irakien bientôt à Washington

Le groupe État islamique, qui a contrôlé de vastes portions du territoire irakien entre 2014 et 2017, a été défait par les troupes irakiennes appuyées par une coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis. Des cellules de cette organisation sont cependant toujours présentes dans le pays, notamment dans les zones montagneuses et désertiques, et revendiquent des attaques ponctuelles. Quelque 3 500 soldats étrangers sont toujours stationnés en Irak, dont 2 500 Américains.

Sadr City, proche banlieue populaire de Bagdad, est le fief des partisans du turbulent leader chiite Moqtada al-Sadr, dont l'influence est souvent déterminante dans la politique irakienne. Il y a quelques jours, Moqtada al-Sadr a annoncé qu'il entendait boycotter les élections législatives prévues en octobre dans un pays miné par la gabegie et la défaillance des pouvoirs publics.

Cet attentat survient également quelques jours avant la prochaine visite aux États-Unis du Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui sera reçu par le président américain Joe Biden le 26 juillet.

Avec AFP

Tags: Irak, Attentat,