
Bernard Kouchner s'est dit préoccupé par la répression des manifestations en Iran, tout en estimant que les puissances occidentales ne pourraient indéfiniment attendre la réponse de Téhéran à leurs propositions sur le nucléaire.
REUTERS - Bernard Kouchner s'est dit inquiet mercredi de la situation en Iran, qu'il juge "dangereuse", et a souligné que les grandes puissances ne pourraient indéfiniment attendre la réponse de Téhéran à leurs propositions dans le domaine du nucléaire.
"Je suis inquiet parce que les manifestations dans les rues de Téhéran ont été réprimées, (...) je suis inquiet parce que la situation demeure tendue", a dit le ministre français des Affaires étrangères à des journalistes. "La situation est dangereuse".
"Tout ça n'est pas de bon augure, j'espère que je me trompe. Mais un gouvernement qui réprime chez lui, qui refuse le dialogue à l'extérieur, ce n'est pas de bon augure", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie française a estimé qu'il appartenait aux Etats-Unis de décider d'une date limite pour la réponse attendue des autorités iraniennes.
"Cela dépend de nos amis américains, principalement, car ce sont eux qui ont entamé les derniers pourparlers politiques en date", a-t-il dit. "Ils veulent nouer un dialogue direct avec l'Iran."
Le projet d'accord soumis à l'Iran sur la suggestion de Washington, Moscou et Paris prévoit de fournir à l'Iran du combustible pour son réacteur nucléaire civil.
Le plan vise à apaiser les craintes quant à l'ambition présumée de l'Iran de se doter de l'arme atomique, en le privant un temps de la majorité de son stock d'uranium, retardant ainsi une éventuelle exploitation à des fins militaires que Téhéran se défend d'envisager.
Paris a dit par le passé que l'Iran devrait donner une réponse avant la fin de l'année.
"Ils ne nous répondent pas. Que devons nous faire. Attendre? Oui, nous attendrons, mais pas jusqu'à la fin des temps", a ajouté Bernard Kouchner en anglais.