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Après avoir suscité l'ire de Berlin en décidant de conserver sa marque allemande Opel, l'américain General Motors a fait savoir qu'il comptait supprimer un emploi sur cinq au sein de sa filiale européenne.

Le vice-président de General Motors (GM), John Smith, a tranché. Pour restructurer sa filiale européenne, Opel, que le constructeur américain a finalement décidé de garder, il lui faudra supprimer 10 000 postes en Europe. Soit un emploi sur cinq, puisqu’au total, 50 000 personnes travaillent pour la marque d'origine allemande sur le Vieux Continent.

La moitié des salariés d’Opel sont en poste en Allemagne. Mais ces suppressions d’emplois concernent également les sites en Espagne, en Pologne, en Autriche et au Royaume-Uni. John Smith a promis qu’il présenterait "très bientôt" un plan social détaillé.

C’est un nouveau rebondissement dans l’interminable saga Opel. Après des mois de tergiversations, General Motors a finalement décidé de garder la marque allemande dans son giron. Le groupe devait pourtant en céder 55 % à l'équipementier automobile canadien Magna.

Véritable camouflet pour la chancelière allemande, Angela Merkel, qui était favorable à une vente de la filiale, cette annonce est intervenue mardi, le jour de sa visite à Washington.

"Nous comprenons que la complexité et la lenteur de ce processus aient été épuisantes pour tout ceux qui y étaient partie prenante. Mais depuis le début, notre but a été d'assurer la meilleure solution à long terme pour nos clients, employés, fournisseurs et revendeurs", s'est excusé GM, justifiant son changement de décision par l’amélioration des affaires en Europe et une meilleure "santé financière".

Vendre à Magna représentait surtout "un risque sérieux de donner à la concurrence un accès aux modèles GM", décrypte quant à lui Emmanuel Saint Martin, le correspondant de FRANCE 24 à New York.

Demande de remboursement des aides publiques

En Allemagne, le sentiment d’indignation est général et les 25 000 ouvriers d’Opel craignent une restructuration brutale. En effet, GM a également annoncé que le groupe allait restructurer "ses opérations en Europe le plus rapidement possible" et présentera son plan "très rapidement" au gouvernement allemand et aux autres concernés.

"Je me fais beaucoup de soucis pour l'avenir de l'entreprise et de ses salariés", s’inquiète Roland Koch, le chef du gouvernement régional de Hesse, où se trouve l'usine Opel de Rüsselsheim (Ouest), qui emploie plusieurs milliers de personnes. Exigeant, comme l’a également fait le gouvernement fédéral, un remboursement d'ici le 30 novembre des aides publiques de 1,5 milliard d'euros accordées dans l'attente d'une vente à Magna, Roland Koch se dit "consterné et en même temps énervé que les mois d'efforts consentis afin de trouver la meilleure solution possible pour Opel aient échoué à cause de General Motors".

Le gouvernement américain, qui détient plus de 60 % du capital de GM, a, de son côté, affirmé n'y être pour rien dans ce revirement de situation.