La guerre du champagne est déclarée entre Paris et Moscou. Les professionnels français du secteur ont appelé, lundi, les entreprises hexagonales à cesser les exportations vers la Russie, alors qu’une nouvelle loi prévoit de réserver l’appellation unique de champagne aux seuls produits nationaux.
Le Comité interprofessionnel du vin de Champagne a dénoncé, lundi 5 juillet, une nouvelle loi en Russie qui réserve aux producteurs nationaux l’appellation unique "champagne" sur leurs bouteilles, alors que les exportateurs doivent également inscrire "vin mousseux" sur leurs étiquettes.
"La Champagne est scandalisée par la nouvelle législation russe relative à l’étiquetage des vins", écrit le Comité Champagne dans un communiqué publié lundi, en rappelant la protection de l'appellation française "champagne AOC", reconnue dans plus de 120 pays.
Dans le cadre de la nouvelle législation russe, les vins de Champagne pourront conserver le droit d'utiliser le nom "champagne" en caractères latins sur l'étiquette principale. En revanche, ils devront renoncer au terme "Shampanskoe" – traduction de champagne en russe – et se présenter sous le terme "vin mousseux" en caractères cyrilliques sur la contre-étiquette, explique le Comité Champagne.
Seuls les vins effervescents russes auront désormais le droit d’utiliser le nom "Shampanskoe", ajoute le Comité. "Priver les Champenois du droit d'utiliser le nom 'Champagne' (en cyrillique) est scandaleux", dénoncent Maxime Toubart et Jean-Marie Barillère, coprésidents du Comité Champagne.
"C’est notre patrimoine commun et la prunelle de nos yeux", ajoutent-ils, invitant les entreprises champenoises à cesser leurs livraisons vers la Russie jusqu'à nouvel ordre. Sollicitée, Miriam Garcia Ferrer, porte-parole de la Commission européenne, a dit être informée du changement législatif en Russie.
"Cela aurait un impact considérable sur les exportations de vins. Nous ferons donc tout ce qui est nécessaire pour exprimer notre désaccord et notre inquiétude à l'égard du projet", a-t-elle déclaré. "Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger nos droits et prendrons les mesures nécessaires si cette loi entre en vigueur", a-t-elle ajouté.
Avec Reuters