Le président américain Joe Biden a convié à la Maison Blanche un millier de soignants, militaires et employés de première ligne contre le Covid-19 pour une fête de l'Indépendance placée sous le signe du rétablissement du pays face au coronavirus. Il a toutefois prévenu que le Covid-19 n'était pas encore vaincu et appelé les Américains à se faire vacciner.
Fort du rétablissement spectaculaire de la situation sanitaire aux États-Unis, le président Joe Biden a célébré, dimanche 4 juillet, une fête nationale aux airs de semi-victoire contre le Covid-19. Le président américain a ainsi tenu à convier à la Maison Blanche un millier de soignants, d'employés exposés, de militaires et leurs familles, pour un rassemblement encore inimaginable l'an dernier.
Le chef de l'État a assuré lors d'un discours que les États-Unis avaient "pris le dessus" sur un virus qui "ne contrôle plus nos vies".
Le 4 juillet, qui commémore la déclaration d'indépendance de 1776, "est une célébration particulière cette année, car nous sortons d'une année sombre", a-t-il dit devant un millier d'invités. "Nous sommes plus proches que jamais de proclamer notre indépendance face à un virus mortel", a-t-il déclaré.
This Fourth of July, America is back. Tune in as I deliver remarks at our White House Fourth of July BBQ with essential workers and military families. https://t.co/QwfdywJRgU
— President Biden (@POTUS) July 4, 2021Toutefois, la circulation rapide du variant Delta et le faible taux de vaccination dans certaines régions inquiètent les experts. Le chef de l'État a d'ailleurs prévenu que "le Covid-19 (n'avait) pas été vaincu", et appelé ses compatriotes à se faire vacciner, "l'action la plus patriotique qui soit".
Pendant que le président parlait, de nombreuses personnes se pressaient déjà tout au long du "Mall", la célèbre esplanade du centre de Washington, pour être aux premières loges des feux d'artifice.
Pour retrouver des proches ou prendre l'air, près de 50 millions d'Américains se sont échappés pour ce week-end prolongé, à peine moins qu'en 2019, selon l'Association américaine des automobilistes (AAA).
Des réjouissances on ne peut plus classiques, mais inimaginables pendant l'été 2020. Il y a un an, pandémie oblige, Joe Biden faisait campagne pour la présidentielle par vidéo, depuis son sous-sol. Dans tous les États-Unis, les parades et les fanfares avaient été réduites à la portion congrue. Le pays était aussi traversé par des manifestations géantes contre le racisme, suscitées par la mort de l'Afro-Américain George Floyd le 25 mai 2020.
Le nombre de nouveaux cas ne baisse plus
Avec plus de 33 millions de cas et 600 000 morts, les États-Unis ont payé le plus lourd tribut, mais la campagne de vaccination a effectivement fait chuter le nombre d'hospitalisations et de décès ces derniers mois.
Les réticences des plus jeunes, des conservateurs et d'une partie de la minorité noire face aux vaccins empêchent toutefois de tourner définitivement la page. Sur le plan symbolique, ils ont fait échouer l'objectif de Joe Biden pour le 4-Juillet, à savoir une première dose administrée à 70 % de la population adulte.
Plus grave, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 ne baisse plus depuis la mi-juin, au moment où le variant Delta, très contagieux, représente 35 % des cas.
Inégalités sociales
Mais ce n'est pas seulement sur le plan sanitaire que la Maison Blanche redoute l'émergence d'inégalités. Si la croissance économique est explosive, et les chiffres de l'emploi très bons, grâce à un pharaonique plan de relance mis sur les rails par Joe Biden, le tableau a ses zones d'ombre. Il manque toujours 6,8 millions d'emplois par rapport à février 2020, et les minorités noires et hispaniques restent davantage touchées par le chômage.
Joe Biden espère que l'adoption d'un autre plan gigantesque – de modernisation des infrastructures – dope un peu plus l'emploi. Malgré l'annonce d'un accord de principe avec des républicains pour une enveloppe de 1 200 milliards de dollars, son adoption au Congrès reste cependant incertaine.
Le président démocrate, qui se veut l'homme du rassemblement, de la réconciliation d'un pays traversé de multiples fractures, ne pouvait manquer l'occasion de la fête nationale pour lancer un appel à l'unité. "Nous sommes les États-Unis d'Amérique. Et il n'y a rien que nous ne puissions faire, si nous le faisons ensemble", a-t-il déclamé.
Avec AFP