En visite à Washington, la chancelière allemande, Angela Merkel, a plaidé pour que le prochain sommet sur le réchauffement climatique, qui doit se tenir du 7 au 18 décembre à Copenhague, soit décisif.
A six jours du 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, la chancelière allemande, Angela Merkel, s’est exprimée devant les élus du Sénat et de la Chambre des représentants – première chef de gouvernement allemand à accéder à cet honneur depuis Konrad Adenauer en 1957. Elle a également été reçue par le président américain, Barack Obama, à la Maison Blanche. Son cheval de bataille : la lutte contre le réchauffement climatique, à quelques semaines du sommet de Copenhague.
"Il n'y a pas de temps à perdre [...] Il nous faut un accord sur un objectif - le réchauffement de la planète ne doit pas dépasser les deux degrés Celsius", a déclaré la chancelière allemande. Le Sénat américain est hostile à un projet de loi qui ambitionne de réduire de 7 % les gaz à effet de serre d'ici à 2020, par rapport au niveau de 1990. "Pour y parvenir, nous avons besoin de la bonne volonté de tous les pays afin qu'ils acceptent des obligations qui les engagent au plan international." Elle a été longuement applaudie par la majorité démocrate.
"Un deuxième mur à abattre"
Egalement évoquée devant le Congrès : la crise économique mondiale. A propos de la réglementation des pratiques financières internationales, elle a osé un parallèle : "dans un sens, c'est un deuxième mur qui doit être abattu".
"Elle est en pointe sur les dossiers chauds, l’économie et le changement climatique", note Xavier Pacreau, directeur de la revue "Le Forum franco-allemand". Un trait de caractère dont la chancelière avait déjà fait preuve en 2007, lors du sommet du G8 à Heiligendamm, en Allemagne. "Elle avait alors réussi à mettre la question climatique au premier plan et avait arraché des concessions à la délégation américaine de George W. Bush. Aujourd’hui, elle reprend les mêmes arguments pour les faire passer à nouveau."
Avec cette visite à Washington, qui suit sa victoire aux législatives de septembre dernier, Angela Merkel conforte sa notoriété internationale. "Elle réussit à porter la voix de l’Allemagne dans le monde, remarque Xavier Pacreau. Que ce soit l’Afghanistan ou le Pakistan, la crise financière ou le réchauffement de la planète, elle est force de proposition."
Angela Merkel, qui a grandi dans ce qui fut la RDA communiste, a déclaré qu'elle n'aurait jamais imaginé prendre un jour la parole devant le Congrès américain. "Nous autres, Allemands, savons tout ce que nous devons à nos amis américains. Et nous ne l'oublierons jamais, je ne l'oublierai jamais", a-t-elle déclaré, sous les applaudissements des parlementaires américains.