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Le débat sur l'identité nationale mobilise les internautes

Lancé le 2 novembre par le ministre de l'Immigration, Éric Besson, le grand débat sur l'identité nationale a commencé sur la Toile, où nombre d'internautes s'interrogent sur le bien-fondé d'une telle initiative.

Le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, a lancé le 2 novembre "le grand débat sur l’identité nationale", qui doit durer jusqu’au 31 janvier.

Si les réunions n’ont pas encore commencé à l’échelle locale, le débat a d’ores et déjà commencé sur le site lancé par le ministère www.debatidentitenationale.fr. Selon le ministère, le portail Internet est parvenu à "captiver et fidéliser son audience", avec 59 207 visites sur la seule journée du 2 novembre.

Jaurès, Renan, Michelet...

Le site met à la disposition de l’internaute diverses ressources pour aider à la réflexion. Dans la "bibliothèque", par exemple, la déclaration des droits de l'Homme et la Constitution française côtoient des textes de Jean Jaurès, Ernest Renan ou Jules Michelet.

La société civile est également mise à contribution. Des morceaux choisis, d’historiens, de journalistes, de philosophes et de politiques de tous les bords y sont présentés.

Les concepteurs ont visiblement voulu afficher l’ouverture. Nombre de figures de la politique française sont citées. Ainsi peut-on notamment y lire les propos de l'opposition, tels ceux de la socialiste Ségolène Royal pour qui ce débat "est une opération de diversion et une opération de conquête d’un certain électorat avant les élections régionales". On y trouve également l’opinion de Marine Le Pen, dont le parti, le Front national, s'apprête à lancer un site concurrent censé susciter "un vrai débat" sur la question.

"Etre français ne veut rien dire pour moi"

Appelés à leur tour à participer, les internautes semblent avoir répondu présent. Selon les chiffres du ministère de l'Immigration, plus de 7 000 personnes ont apporté leur contribution à la question "Qu’est ce qu’être français ?" pour la première journée.

Là encore le spectre des réponses est large. Il semble que dans les limites des critères de modération, qui excluent les contenus à caractère raciste, injurieux et discriminatoire, tous les points de vue soient autorisés, même les plus critiques.

"Je suis né en France et être français ne veut rien dire pour moi", affirme, par exemple, Humanoïde. Un autre internaute préconise quant à lui la suppression de la double nationalité.

Le principe même du débat critiqué

Nombreux sont ceux qui critiquent l’utilité même du débat. Pour  Doopyx, il "sent le piège [...] Je ne suis pas favorable à un débat, c’est à vous de faire le travail", écrit-il en interpellant la classe politique.

Fouls, de son côté, affirme que " ce débat n’a pas lieu d’être". Pour lui, "chacun est français à sa manière, mais en aucun cas il n’est possible d’en tirer des normes qui définissent l’identité nationale".

Reste à savoir maintenant si la mobilisation s'avérera aussi forte une fois l’effet d’annonce passé. Et si les consultations locales rencontreront le même succès.

La synthèse du débat sera présentée par Eric Besson lors d’un colloque organisé le 4 février 2010.