À la une de la presse, ce mercredi 2 juin, le retour du chef du Front Polisario en Algérie, où les vols internationaux reprennent progressivement. La remise en question, en France, du Grenelle sur les violences conjugales, après plusieurs affaires de féminicides. Un fléau qui touche aussi la Tunisie. Le reflux d’épidémie de Covid-19 en France et au Royaume-Uni, où la diffusion du variant indien, rebaptisé variant Delta, inquiète néanmoins.
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À la une de la presse, le retour, en Algérie, du chef des indépendantistes sahraouis, Brahim Ghali, après son hospitalisation en Espagne, qui a provoqué une crise diplomatique majeure avec le Maroc.
D’après le quotidien espagnol El País, un avion à destination d’Alger, a décollé très tôt mercredi 2 juin de Pampelune, quelques heures seulement après l’audition de Brahim Ghali par la justice espagnole, dans le cadre de deux plaintes pour "tortures" et "génocide". La décision du juge de ne pas prendre de mesure coercitive à son encontre aurait ouvert la voie à son retour en Algérie, dont le gouvernement soutient le Front Polisario, honni par le Maroc. "Le départ de Brahim Ghali n’allège pas le conflit" entre Rabat et Madrid, écrit pudiquement le journal espagnol, en rappelant que la présence du dirigeant indépendantiste sur le territoire espagnol a déclenché une crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, dont le point culminant a été l’arrivée, le mois dernier, de près de 10 000 migrants, à Ceuta. La plupart d’entre eux ont été renvoyés au Maroc, mais d’après le quotidien ABC, 1 200 mineurs se trouveraient toujours dans l’enclave espagnole et le quotidien accuse Rabat de les utiliser pour continuer à faire pression sur Madrid. Le site d'information Hespress ne décolère pas, en tout cas, contre la décision du juge espagnol de ne pas prendre de mesures, pour assurer la présence de Brahim Ghali, devant la justice. Il accuse, lui, le chef du Front Polisario, d’être un "tortionnaire", et Madrid, de faire preuve d’"hostilité" envers le Maroc, et d’avoir "comploté" avec l'Algérie.
L'Algérie, qui a repris partiellement hier ses vols internationaux, après une suspension de plus de 15 mois, à cause de la pandémie de Covid-19. Les conditions d'entrée sur le territoire sont toutefois jugées à la fois arbitraires et bien trop chères par beaucoup d'Algériens. D’où le dessin de Hic, pour El Watan, qui montre l’un d’eux s’apprêtant à rentrer au pays. Ce n’est pas une mince affaire: le prix du billet est si élevé qu’il faut s’endetter pour le payer. Dilem ironise, lui, sur la reprise des vols, alors que la répression du Hirak, le mouvement de contestation pacifique algérien, se poursuit. Dans son dessin, publié par Liberté Algérie, un gardien de prison transformé en steward, répète les mesures de sécurité avant le décollage, ou plutôt, l’incarcération : "Vous avez deux cellules à l’avant, et deux à l’arrière".
En France, plusieurs affaires récentes de féminicides remettent en question le Grenelle sur les violences conjugales organisé il y a 18 mois. Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants, immolée par le feu par son mari en pleine rue, le 4 mai; Stéphanie, 22 ans, mère d’une fillette de 3 ans, tuée elle aussi par son compagnon en pleine rue, à coups de couteau, le 24 mai. Toutes deux avaient déposé plainte, rappelle Libération, qui dénonce "la défaillance" de l'État et le manque de moyens alloués à la lutte contre le fléau de la violence conjugale. "Il est temps pour les autorités gouvernementales, policières et judiciaires d’assurer pleinement la sécurité des femmes qui ont peur de leur conjoint. Il est temps que les femmes venues déposer une plainte soient accueillies avec le respect que l’on doit aux êtres n’écoutant que leur courage contre l’adversité. Il est temps, enfin, de ne pas nous leurrer : les hommes qui tuent leur femme ne sont pas une calamité de la nature; ils sont le signe d’une défaillance qu’il nous faut combattre", écrit le journal.
Le fléau des violences conjugales fait aussi des centaines de victimes en Tunisie, où une affaire de féminicide, le mois dernier, a, là encore, relancé le débat. Le Monde fait état de l’émoi suscité par l’assassinat de Refka Cherni, 26 ans et mère d’un enfant, par son mari, quelques jours, seulement, après qu’elle avait porté plainte contre lui. D'après le journal, cette affaire aurait mis en lumière "les difficultés d’accès à la justice pour les femmes victimes de violences", comme en témoignerait le décalage entre le nombre de dossiers de violences conjugales traités par la justice - près de 3900 en 2019 et 2020 - et le nombre de plaintes déposées auprès des unités spécialisées pour la même période, 65 000 au total.
Un mot, également, du retour progressif à la normale en France, où la situation sanitaire continue à s’améliorer, ce qui redonne l’espoir d’une sortie de crise. "C’est la reprise !", s’enthousiasme le quotidien La Croix, gagné par l’optimisme. La reprise, peut-être, mais comment ? Dans quelles conditions ? L'Humanité regrette que les travailleurs qui se sont retrouvés "en deuxième ligne", au plus fort de la pandémie, les agents d’entretien, les caissiers, les magasiniers, les ouvriers de l’agroalimentaire ou du bâtiment, ne voient toujours "rien venir" des promesses d’augmentation salariale, faites par le gouvernement : «Premiers de corvée, derniers servis», titre le journal.
Enfin, la meilleure nouvelle de ce début de semaine. Selon The Daily Mirror, aucun décès lié au Covid-19 n’a eu lieu hier au Royaume-Uni, une première depuis le mois de juillet. La fin des mesures de restriction sanitaire prévue le 21 juin prochain, pourrait toutefois être reportée, à cause de la diffusion du variant indien – ou plutôt du variant "Delta", puisque l’OMS, qui juge que les variants portant le nom de pays sont "stigmatisants et discriminatoires", a décidé de les renommer avec l’alphabet grec. Ce qui risque de provoquer la colère des Grecs, prévient le dessinateur Chappatte, pour le quotidien suisse Le Temps.
L'OMS change le nom des variants https://t.co/36qQrm44D0
— Le Temps (@LeTemps) June 1, 2021