Fermés depuis fin octobre, les musées sont dans les derniers préparatifs avant leur réouverture mercredi, alors que les réservations de billets, obligatoires pour les visiteurs, sont en hausse depuis quelques jours.
Au musée d'Orsay à Paris, comme dans de nombreux autres établissements culturels de France, le personnel s'active avant le grand jour. Fermés depuis le 30 octobre en raison des restrictions sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19, les musées rouvrent mercredi 19 mai, à condition de respecter une jauge d'une personne pour huit mètres carrés et de limiter l’accès aux visiteurs munis de réservations.
"L'exposition attend le public depuis six mois, accrochée aux murs", explique la directrice des musées d'Orsay et de l'Orangerie, Laurence des Cars, alors que l'institution culturelle va enfin pouvoir faire découvrir au public son exposition phare, "Les origines du monde", initialement programmée pour le mois de novembre 2020.
"C’est un peu l’excitation de la veille et on a quelques œuvres, quelques peintures importantes que l’on accroche aujourd’hui avant d’accueillir le public", s’enthousiasme Cléa Bernardi, conservatrice en chef pour la peinture au musée d’Orsay. "On avait quelques œuvres à raccrocher qui étaient parties en prêt."
Les derniers arrangements sont effectués sous la surveillance du personnel du musée et de représentantes du Muséum d'histoire naturelle et de la Bibliothèque nationale de France (BNF), institutions qui ont prêté de nombreuses pièces parmi les quelque 300 que compte l'exposition.
Os, œuf gigantesque, sculptures et gravures, peintures et livres anciens, autant d’objets hétéroclites qui retracent comment, tout au long du XIXe siècle, les sciences animalières ont influencé les artistes.
Malgré l'absence de public pendant ces longs mois, les équipes de ce grand musée parisien n’ont pas chômé. "La fermeture a été une période de travail intense pour les équipes. Elles sont restées mobilisées quelles que soient les incertitudes pour toujours se projeter dans l'idée d'un rendez-vous avec le public", souligne Laurence des Cars.
"Maintenance et protection ont été prodiguées aux œuvres", précise la cheffe du service de la Régie des œuvres du musée, Odile Michel.
Réservation obligatoire
Côté accueil du public, les réservations de billets, obligatoires pour les visiteurs, "sont en augmentation importante depuis quelques jours", précise la directrice du musée, mais "il n'y aura aucune queue devant le musée".
Laurence des Cars promet aux quelque 4 000 à 5 000 personnes que l'établissement s'apprête à recevoir chaque jour "un parcours libre et dans de très bonnes conditions du fait des jauges".
Des jauges qui ne sont pas pour déplaire à Jacques de Tarragon, directeur d'un autre lieu d'exposition très prisé du public, l'Atelier des lumières, dans le nord-est de la capitale, selon qui "moins il y a de monde, plus vous êtes immergé".
Ici aussi, les mois de fermeture ont été mis à profit. "Nos équipes audiovisuelles ont été mobilisées pendant la fermeture, pour préparer l'avenir", explique Jacques de Tarragon. "On connaît déjà la programmation de 2022."
"Les gens ont besoin de s'évader"
Dans ce lieu, hall de béton d'une ancienne usine, se prépare la projection des œuvres animées de Salvador Dali sur des morceaux du mythique groupe Pink Floyd.
L'exposition "immersive", spécialité de cet établissement ouvert en 2018, s'ouvre dans une grande pièce plongée dans le noir, sur les notes psychédéliques de "Shine on you Crazy Diamond" du groupe britannique. "Être dieu", scande alors la voix tonitruante du peintre espagnol.
"C'est une exposition dont le thème principal est l'imaginaire et le rêve", explique Jacques de Tarragon. "Les gens ont besoin de s'évader."
Avec AFP