logo

Manhattan se déplace à Doha pour l'ouverture du festival de Tribeca

Le festival du film de Tribeca organise avec les autorités qataries le "Doha Tribeca film festival". Stars américaines et arabes se sont succédées sur le tapis rouge lors la soirée de lancement jeudi.

AFP - Un peu de Manhattan s'est déplacé au Qatar avec le "Doha Tribeca film festival" qui s'est ouvert jeudi soir avec une palette de stars du septième art, dont Martin Scorsese et Ben Kingsley, lors du premier festival de cinéma de ce petit émirat aux grandes ambitions.

Les stars, dont également un grand nombre de vedettes arabes, ont foulé le tapis rouge digital installé à l'entrée du nouveau musée islamique de Doha, fierté des autorités de l'émirat, conçu par l'Américain d'origine chinoise, Ieoh Ming Pei, architecte de la Pyramide du Louvre.

"Nous voulons apporter ce qu'il y a de mieux dans le cinéma mondial dans cette partie du monde, nous voulons former des cinéastes et inspirer la jeune génération pour qu'elle produise des films", a déclaré à l'AFP la directrice du festival, Amanda Palmer.

C'est le festival de Tribeca, fondé par Robert De Niro pour revitaliser la vie culturelle à Manhattan après les attaques du 11 septembre 2001 à New York, qui organise le festival avec les autorités qataries.

"Le festival de Doha n'est pas une copie de Tribeca", quartier du sud de l'île de Manhattan, assure cependant à l'AFP Tammie Rosen, une porte-parole du festival, alors que Jeff Gilmore, l'un des principaux organisateurs, affirme qu'il s'agit d'une "véritable coopération culturelle".

Se succédant sur le tapis rouge, les vedettes ont multiplié les déclarations sur l'importance d'échanger les expériences entre l'Orient et l'Occident.

"Nous devons apprendre des autres cultures, le cinéma arabe a un passé important et un grand avenir", a ainsi déclaré à l'AFP l'acteur britannique Ben Kingsley.

Quant au réalisateur américain Martin Scorsese, il a déclaré avoir été "inspiré par le cinéma égyptien", provoquant l'enthousiasme de la vedette égyptienne Yousra qui a affirmé que "le cinéma égyptien est le Hollywood d'Orient".

C'est d'ailleurs la fondation présidée par Scorsese qui a restauré une version du classique égyptien "la Momie" (1969) de Chadi Abdel Salam, qui sera diffusée sur un écran géant dans le vieux souk de Doha.

La projection, en première au Proche-Orient, du film Amelia, relatant la vie de la pionnière de l'aviation Amelia Erhart, a donné le coup d'envoi du festival en présence de la réalisatrice indienne Mira Nair.

Alors que les invités de marque étaient assis à l'intérieur du musée d'art islamique, plus de 3.000 personnes installées dans des transats sur la pelouse voisine suivaient le film sur des écrans géants.

Trente et un films font partie de la sélection officielle, dont 11 du Moyen-Orient. Un film de la région et un autre international recevront chacun un prix du public doté de 50.000 dollars.

Parmi les films présentés en première mondiale figure le film d'animation "Assila" de l'Irakien Thamer al-Zaïdi.

Mais peu de films seront présentés en première mondiale notamment en raison de la prolifération des festivals de cinéma dans la région.

Car si cette manifestation vient confirmer les ambitions culturelles du Qatar, richissime monarchie gazière du Golfe avec une population de quelque 1,6 million d'habitants, il doit faire face à deux festivals lancés par ses voisins: celui d'Abou Dhabi dont la troisième édition s'est tenue du 8 au 17 octobre, et celui de Dubai dont la sixième édition s'ouvre le 9 décembre.

Ces festivals alimentés par les pétrodollars commencent à éclipser les manifestations plus anciennes des autres capitales arabes, notamment Le Caire (du 10 au 20 novembre) et Damas (du 31 octobre au 7 novembre).

Tags: Qatar, Cinéma,