Ce lundi, les écoles primaires et maternelles accueillent à nouveau les élèves, tout en respectant un protocole sanitaire strict. Les collèges et les lycées reprennent en distanciel jusqu'au 3 mai.
Après trois semaines de fermeture de l'ensemble des établissements scolaires pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, les écoles primaires et maternelles rouvrent ce lundi 26 avril pour une rentrée qui s'annonce complexe.
Le gouvernement a décidé de maintenir son calendrier : rentrée ce lundi pour les écoliers, tandis que collégiens et lycéens reprennent en distanciel jusqu'au 3 mai, date à laquelle ils pourront retourner dans leurs établissements, souvent en demi-jauge.
Objectif : tenir dix semaines jusqu'à la fin de l'année scolaire, sans que cette réouverture n'aggrave la dynamique de l'épidémie, qui reste à un niveau élevé. Depuis une dizaine de jours, le nombre de patients en réanimation est proche de 6 000, un chiffre supérieur à celui de la deuxième vague à l'automne.
"C'est essentiel de faire revenir à l'école les enfants", a martelé dimanche sur LCI le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, en estimant que l'institution "n'est pas responsable en soi de l'épidémie" et que les établissements scolaires sont des lieux "où on respecte plus les gestes barrières" qu'ailleurs.
Un protocole "sévère"
Il se rend lundi matin avec le président Emmanuel Macron dans une école de Melun, pour cette rentrée marquée par un protocole sanitaire strict, source d'incertitude pour les parents, qui prévoit la fermeture d'une classe dès le premier cas de Covid confirmé parmi ses élèves.
"C'est un protocole vraiment très sévère qui va forcément amener à un nombre non négligeable de fermetures de classes", a reconnu dimanche Jean-Michel Blanquer, qui préfère toutefois "une petite minorité de classes fermées que l'ensemble des écoles fermées."
Avec ce protocole déjà à l'oeuvre avant les vacances, 11 272 classes avaient dû fermer entre le 29 mars et le 2 avril, trois fois plus que la semaine précédente.
Malgré les critiques d'une partie du corps médical et les craintes de certains enseignants, l'exécutif défend sans discontinuer son objectif de garder les écoles ouvertes pour éviter un "trou d'air éducatif".
Une réussite qui repose sur la vaccination
Selon l'Unesco, la France a été le pays européen qui a le moins fermé ses écoles entre mars 2020 et mars 2021 avec 10 semaines de fermeture au total, contre 28 en Allemagne et 47 aux États-Unis.
Après les bugs informatiques qui ont ralenti les plateformes d'enseignement à distance juste avant les vacances, Jean-Michel Blanquer a assuré dimanche qu'il "ne devrait pas y avoir de problème" de connexion pour la rentrée.
Cette reprise repose avec acuité l'enjeu du vaccin : depuis dix jours, seuls les enseignants de plus de 55 ans ont des créneaux réservés dans les centres de vaccination. Pour tenter de calmer la défiance envers AstraZeneca, le ministre de l'Éducation a reçu sa première dose du vaccin britannique samedi et encourage publiquement les personnels prioritaires à se faire "vacciner maintenant". Avec le retour des beaux jours, le gouvernement encourage aussi les classes en plein air.
L'arrivée des autotests
Surtout, l'enjeu de cette reprise est de massifier les capacités de tests pour enfants et enseignants. Dans les écoles maternelles et primaires, 400 000 tests salivaires doivent être déployés dès la rentrée, avec un objectif de 600 000 par semaine d'ici la mi-mai.
Mais la nouveauté réside principalement dans l'arrivée des autotests : le gouvernement en a commandé 64 millions pour les élèves de plus de 15 ans, les enseignants et autres personnels de l'Éducation nationale.
Les adultes doivent réaliser deux fois par semaine chez eux ce prélèvement nasal simple, dont le résultat est connu en quinze minutes.
A partir du 10 mai, les lycéens y seront soumis chaque semaine au sein de leur établissement, ce qui inquiète déjà certains professeurs, qui ne se sentent pas compétents pour superviser l'opération.
"C'est normal qu'il y ait des questionnements", a tempéré Jean-Michel Blanquer. Il voit toutefois dans ces tests, qui pourraient bientôt être étendus aux collégiens, "un progrès considérable".
Avec AFP