
Les scientifiques parlent de "sixième extinction de masse" : près d’un million d'espèces végétales et animales sont aujourd'hui menacées. En grignotant la nature pour nos propres besoins – agriculture, urbanisation, chasse – nous détruisons les habitats et nous bouleversons les écosystèmes. Et si on laissait faire le monde sauvage ?
Les bouquetins en Pyrénées
Pour Eric Sourp, du Parc national des Pyrénées, c'est l'homme qui a chassé les derniers bouquetins ibériques en France, donc c'est à lui de réparer cette faute. Transportés depuis l'Espagne et équipés d'un collier GPS, les bouquetins sont réintroduits dans les montagnes. Nous avons suivi leurs premiers instants dans la nature. Ils sont maintenant 270, alors qu'ils avaient disparu. Et cette fois, interdiction absolue de les chasser.
Réparer les écosystèmes
Parmi les espèces les plus réintroduites en Europe, on compte les castors, les bisons, les bouquetins et les vautours. Et chacun a son rôle au sein de la chaîne alimentaire et des écosystèmes. Les espèces sauvages ont toutes “évoluées et co-évoluées par des interactions entre elles de compétition, de prédation, et de coopération,” rappelle l'écologue François Sarrazin. Des systèmes qu'il faut entièrement restaurer.
Sauver les habitats
Mais, pour Madline Rubin, directrice de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), réintroduire des animaux, c'est déjà trop. Pourquoi pas, tout simplement, ne rien faire ? C'est l'idée de "Vercors vie sauvage". Pas d'élevage, ni de chasse, pas de réintroduction non plus. Car en France, les réserves naturelles ou les parcs nationaux sont exploités, et l'on peut même parfois y chasser. Et si on laissait simplement du temps à la nature pour se reconstruire pour reprendre ses droits ?