Les États-Unis participeront la semaine prochaine à Vienne à des pourparlers avec les grandes puissances signataires de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Washington affirme rester "ouvert" à des discussions "directes" avec Téhéran, a annoncé, vendredi, le porte-parole de la diplomatie américaine. L’Iran a toutefois refusé.
Les États-Unis sont "ouverts" à des discussions "directes" avec l’Iran sur le nucléaire iranien, a affirmé, vendredi 2 avril, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. Les États-Unis seront d'ailleurs présents lors des pourparlers débutant mardi 6 avril, à Vienne, avec les grandes puissances signataires de l’accord de 2015. L’Iran a cependant rejeté toute "réunion entre l'Iran et les États-Unis".
"Les principaux sujets qui seront évoqués sont les mesures nucléaires que l'Iran doit prendre pour respecter à nouveau pleinement les termes" de l'accord international de 2015, "et les mesures de levée des sanctions que les États-Unis doivent prendre pour les respecter à nouveau aussi", a dit Ned Price à l'AFP.
Il a précisé que ces pourparlers commenceraient mardi 6 avril en Autriche et a prévenu que les États-Unis ne s'attendaient pas "à une percée immédiate" mais plutôt à des "discussions difficiles". "Mais nous pensons que c'est une avancée salutaire", a ajouté le porte-parole du département d'État américain.

La présence d'une délégation américaine à Vienne a été accepté par tous les participants, mais l'Iran a signifié les limites de l'exercice.
Il n'y aura "aucune réunion entre l'Iran et les États-Unis", a averti le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif. "La délégation iranienne ne négociera à aucun niveau avec la délégation américaine", a précisé Abbas Araghchi, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien.
At virtual JCPOA JC meeting, Iran & EU/E3+2 agreed to resume in-person talks in Vienna next Tues.
Aim: Rapidly finalize sanction-lifting & nuclear measures for choreographed removal of all sanctions, followed by Iran ceasing remedial measures.
No Iran-US meeting. Unnecessary.
Les grandes puissances encore membres de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter d'une bombe atomique (Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni) ont tenu, vendredi, une réunion virtuelle organisée par l'Union européenne avec Téhéran. C'était la première depuis l'élection de Joe Biden aux États-Unis, qui n'étaient toutefois pas représentés.
"Les États-Unis n'assisteront à aucune réunion à laquelle participerait l'Iran, y compris la réunion de la Commission mixte de l'accord sur le nucléaire", a ajouté Abbas Araghchi. Ces limites ont été confirmées par un représentant européen : "Les États-Unis ne participeront à aucune des réunions mardi prochain, car ils ne sont pas partie au JCPOA".
Deux processus lancés en même temps
Deux processus vont être lancés lors de la réunion à Vienne qui, comme vendredi, se tiendra au niveau des directeurs politiques des pays signataires, mais cette fois "en présentiel". Deux groupes de travail vont plancher sur les aspects pratiques de la levée des sanctions et du retour de l'Iran à la mise en œuvre intégrale de ses engagements nucléaires.
En parallèle, des discussions vont être menées entre les États-Unis et l'Iran par le truchement de Josep Borrell et de son équipe.
L'ex-président américain Donald Trump a retiré son pays de cet accord en 2018 et a rétabli toutes les sanctions des États-Unis contre l'Iran, qui en retour a commencé à s'affranchir des restrictions à son programme nucléaire.
Le nouveau président américain s'est dit prêt à revenir dans l'accord si Téhéran revient aussi dans les clous de ses engagements, mais les deux pays se renvoient la balle quant à celui qui devra faire le premier pas.
À l'issue de la réunion de vendredi 2 avril, les participants ont décidé de se retrouver la semaine prochaine à Vienne.
Pour un "retour mutuel" dans l’accord
Le gouvernement américain "a accepté de participer à des discussions" avec les Européens, les Russes et les Chinois pour discuter d'un "retour mutuel" dans l'accord par Washington et Téhéran, a dit Ned Price.
"Ces pourparlers seront structurés autour de groupes de travail formés par l'Union européenne avec les participants encore membres" de l'accord, "y compris l'Iran", a-t-il précisé. "Nous ne nous attendons pas à des discussions directes entre les États-Unis et l'Iran à ce stade du processus, mais les États-Unis restent ouverts à cette possibilité", a-t-il ajouté.
(Avec AFP)