Deux semaines après son départ du groupe constitué par le Parti populaire européen au Parlement européen, le Fidesz du Premier ministre populiste hongrois Viktor Orbàn quitte la plus grande famille de l'UE, qui réunit les formations de droite.
La rupture est définitivement consommée entre le Fidesz et le Parti populaire européen (PPE). Le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban claque la porte du PPE (droite), a annoncé jeudi 18 mars une ministre, deux semaines après le départ fracassant du Fidesz du groupe PPE au Parlement européen et après des années de bras de fer.
"Il est temps de dire au revoir", a écrit Katalin Novak, secrétaire d'État à la Famille, dans un tweet accompagné d'une lettre de résiliation signée par le secrétariat international du Fidesz.
"Je notifie la présidence du Parti populaire européen que le Fidesz ne souhaite plus maintenir son adhésion et donc le quitte", peut-on lire dans ce courrier.
It’s time to say goodbye. pic.twitter.com/2pV6zdbEBp
— Katalin Novák (@KatalinNovakMP) March 18, 2021Le parti hongrois acte ainsi la rupture définitive avec la plus grande famille politique de l'Union européenne, qui réunit les formations de droite.
Une partie des membres du PPE militaient de longue date pour l'exclusion du Fidesz, face aux prises de position anti-Bruxelles de son chef et aux mesures jugées attentatoires aux droits fondamentaux.
Début mars, la formation de Viktor Orban s'était déjà retirée du groupe PPE au Parlement, dénonçant l'adoption d'une réforme des statuts.
La modification de ces règles internes est censée permettre la suspension voire l'exclusion de délégations entières, et non plus seulement de parlementaires individuellement.
Refonte de la droite européenne
Le PPE devait prochainement se réunir pour décider de l'exclusion du Fidesz, réclamée par le Polonais Donald Tusk, président du parti européen, et par 13 partis membres, autour d'un noyau dur constitué par les pays du Benelux et des pays scandinaves.
Les précédentes tentatives s'étaient heurtées aux refus des chrétiens-démocrates (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel.
Sans attendre, le Fidesz, déjà suspendu sine die depuis mars 2019, avait pris les devants en annonçant lui-même son départ.
Le Premier ministre souverainiste hongrois souhaite désormais refonder la droite européenne autour de ses valeurs avec "les Polonais" et le tribun souverainiste italien Matteo Salvini.
"Il faut qu'il y ait une famille politique pour les gens comme nous qui protègent la famille, défendent leur patrie, pensent en termes de coopération entre États-nations plutôt qu'en termes d'empire européen", a récemment déclaré Viktor Orban.
Il a appelé à "construire sans le PPE une offre pour les citoyens européens qui ne veulent pas de migrants ni de multiculturalisme, qui ne sont pas tombés dans la folie LGBTQ, qui défendent les traditions chrétiennes de l'Europe".
Avec AFP