
Jean Sarkozy a été élu, ce vendredi matin, au poste d'administrateur de l'Établissement public d'aménagement de la Défense (Épad). Hier, le fils cadet du chef de l'État français a annoncé qu'il renonçait à en briguer la présidence.
Pas président certes, mais administrateur tout de même. Jean Sarkozy a été élu , ce vendredi matin, administrateur de l’Établissement public pour l'aménagement de la Défense (Epad), le plus important quartier d'affaires d'Europe. Jeudi soir, le fils cadet du chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, a annoncé sur France 2 qu'il ne briguera pas "la présidence de cet établissement public".
Depuis que les médias avaient annoncé, il y a deux semaines, que Jean Sarkozy, président du groupe UMP au Conseil général des Hauts-de-Seine, allait être candidat à la présidence non exécutive du conseil d'administration de l'Epad, la polémique n’a cessé d’enfler. Au point d’en gêner l'Elysée. "Cette affaire sera pour Nicolas Sarkozy ce que furent les diamants de Bokassa pour Valérie Giscard d’Estaing [président de la République française entre 1974 et1981]", avait confié dans la semaine à l'AFP un très haut responsable politique.
Selon un sondage CSA publié en fin de semaine dernière, deux tiers des Français disaient désapprouver sa candidature. A l'étranger, les journaux n'hésitaient pas à dénoncer le népotisme d'une république bananière. Tous accusaient le jeune homme, encore étudiant, d’être trop jeune, trop inexpérimenté, trop "bien né".
"Depuis plusieurs jours, beaucoup de choses ont été dites, beaucoup d’excès, beaucoup de caricatures, beaucoup d’outrance […] Je ne veux pas d’une victoire qui porte le poids d’un tel soupçon", a-t-il expliqué.
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"Il a perdu une bataille. Pas la guerre"
Cette décision, Jean Sarkozy a affirmé l'avoir prise seul. "Est-ce que j'en ai parlé au président ? Non. Au père, oui." Des propos qui sont loin de convaincre la presse d’opposition, ce vendredi matin. "Jean Sarkozy a beau dire que la décision d’abandonner était la sienne, personne ne peut le croire […] Le monarque Nicolas […] a été contraint d’envoyer son fils à la guillotine pour préserver son régime", peut-on ainsi lire dans "Libération". Même son de cloche du côté des représentants du Parti socialiste (PS). Le président PS du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a estimé, vendredi, que cet "échec poursuivra encore longtemps" le chef de l’Etat.
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De leur côté, l’UMP et le gouvernement ont fait front commun pour saluer la prestation de Jean Sarkozy. Pour le ministre du Travail, Xavier Darcos, le fils du chef de l'Etat a montré "beaucoup d'élégance, beaucoup de maturité, beaucoup de sang-froid". "Ceux qui doutaient de ses capacités, je pense qu'ils ont dû un peu ravaler leurs critiques [...] On a vu quelqu'un qui avait beaucoup de hauteur de vue, un sens extrêmement aigu de sa mission", a ajouté le ministre sur la chaîne d’information LCI.
"Il a renoncé mais il n'a rien lâché, constate quant à lui Olivier Picard, éditorialiste des "Dernières Nouvelles d'Alsace". A aucun moment, [il] n’a laissé paraître le moindre doute sur l’essentiel, ses capacités et sa légitimité à occuper des fonctions qui supposent de l’expérience et des compétences", analyse le journaliste.
De fait, les ambitions de Jean Sarkozy ne s'arrêtent pas là. Personne ne doute qu’il tentera, en 2014, d'être élu député ou maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le fief de son père.
"Il a perdu une bataille mais certainement pas la guerre. Aujourd’hui, d’ailleurs, du côté de la majorité les compliments n’arrêtent pas. On loue son bon sens politique", conclut Cyril Vanier, journaliste à FRANCE 24.