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Quelques jours de la venue du pape François, les habitants de Qaraqosh s'affairaient encore à reconstruire leur ville, dont une grande partie a été détruite sous l'occupation jihadiste, de 2014 à 2016. Reportage.

La ville de Qaraqosh, qui accueille le pape François dimanche 7 mars, est à l'image du reste de l'Irak : de nombreux chrétiens partis lors de la montée en puissance de l'organisation État islamique ne sont jamais revenus.

"Ici, quatre ans après la fin des combats, seule la moitié de la population est revenue", constate le père George, prêtre de Qaraqosh, qui espère que le pape François, qui effectue une visite historique en Irak du 5 au 7 mars, encouragera les chrétiens à rentrer chez eux.

Rien n'incite pourtant les habitants au retour : il n'y a pas de travail, la vie est devenue difficile et en dehors des quelques distributions occasionnelles de nourriture, les habitants disent ne pas être soutenus par les autorités.

Seul le travail des ONG a permis à quelques familles de prospérer. "L'idée, c'est de faire revivre toute la ville, mais aussi la région. Il y a toute une reprise économique qui permet de recréer des liens entre les personnes, entre les communautés et de reconstruire la paix", juge ainsi Amaury Fraix, de l'ONG Fraternité en Irak.

Le programme du pape François en Irak
Le programme du pape François

Le programme du pape François en Irak est ambitieux : Bagdad, Najaf, Ur, Mossoul, Qaraqosh, Erbil. De vendredi à lundi, il parcourra 1 445 km dans un pays marqué par des tensions irano-américaines toujours latentes et un nombre record de contaminations au Covid-19. Le trajet se déroulera en voiture blindée et sans bain de foule alors que l'hélicoptère ou l'avion du pape survolera parfois des zones où sont encore présents des jihadistes de l'organisation État islamique. Les Irakiens devront le suivre à la télévision.

  • L'évêque de Rome commencera vendredi à Bagdad par un discours devant les dirigeants du pays, abordant les difficultés sécuritaires ou économiques que subissent les 40 millions d'Irakiens. La situation de la minorité chrétienne sera sûrement évoquée.
  • Il sera ensuite reçu samedi dans la ville sainte de Najaf par le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse pour de nombreux chiites d'Irak et du monde.
  • Le pape se rendra ensuite dans la cité antique d'Ur, le lieu de naissance, selon la Bible, du patriarche Abraham, personnage commun aux trois religions monothéistes. Il y priera avec des musulmans, des Yazidis et des Sanéens (monothéismes préchrétiens).
     
  • François poursuivra son voyage dimanche dans la province de Ninive (nord de l'Irak), le berceau des chrétiens d'Irak. Il se rendra à Mossoul et Qaraqoch, deux villes marquées par les destructions du groupe État islamique.
  • Le souverain pontife présidera dimanche une messe en plein air, en présence de milliers de fidèles, à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Ce bastion kurde musulman avait ouvert grand ses portes aux centaines de milliers de chrétiens, Yazidis et musulmans fuyant les jihadistes.