logo

A la Une de la presse, ce jeudi 11 février, la poursuite des manifestations contre le coup d’État militaire en Birmanie, malgré la répression. La libération de la militante saoudienne des droits humains Loujain al-Hatloul. Le mouvement #MeToo au Koweït. La révolution de la cravate au parlement néo-zélandais. Et des pandores appelés à la rescousse pour un drôle de motif.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

A la Une de la presse, la poursuite des manifestations contre le coup d’État du 1er février en Birmanie, malgré la répression.

"Ils auront beau battre les gens et leur tirer dessus, ils ne briseront jamais notre détermination", clament les opposants birmans à la Une du journal suisse Le Temps, qui fait état de tirs à balles réelles sur les manifestants, auxquels se sont joints, "de nombreux fonctionnaires", des infirmières, des médecins, des enseignants, et même certains policiers. Alors que l’armée a instauré l’état d’urgence, et interdit les rassemblements de plus de 5 personnes, les manifestants font preuve d’inventivité pour respecter la loi, d’après le Huffington Post, qui rapporte que certains d’entre eux ont gonflé des piscines en caoutchouc devant l’ambassade du Japon, pour contourner l’interdiction de manifester, alerter la communauté internationale et rappeler la nature pacifiste de leur mouvement. Beaucoup de jeunes participent à cette mobilisation.

L’Humanité raconte comment cette jeunesse utilise ses propres codes, des déguisements de dinosaures ou de Spider-Man, ou encore le salut à trois doigts, comme dans le film "Hunger Games" - un geste d’abord "popularisé lors des manifestations contre l’emprise de l’armée en  Thaïlande, le pouvoir central à Hong Kong et par les indépendantistes taïwanais". L’Huma évoque un symbole de résistance et de solidarité à travers les mouvements démocratiques d’Asie du Sud-Est, une tentative d’"internationaliser" le combat contre la Chine, la principale puissance régionale.

En Arabie saoudite, la militante des droits humains Loujain al-Hathloul a été libérée, hier, après plus de mille jours passés en prison. La libération de cette Saoudienne, arrêtée en 2018, au nom d'une loi "antiterroriste" est présentée par The Guardian comme une façon, pour Ryiad, de "sauver la face" devant les pressions de la communauté internationale, en particulier depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Un geste d’apaisement, jugé toutefois insuffisant par le site Middle East Eye, qui rappelle que d’autres militantes saoudiennes croupissent toujours en prison. Parmi elles, notamment, Samar Badawi, la sœur du blogueur Raif Badawi, emprisonné quant à lui depuis des années et condamné à recevoir 1000 coups de fouet, la militante Nassima al-Sadah, toujours emprisonnée elle aussi, et Mayaa al-Zahrani.

Au Koweït voisin, le mouvement #MeToo fait son apparition. Son nom local: "Je ne me tairai pas". D’après Courrier International, cette version koweïtienne de la lutte contre les violences faites aux femmes a fait son apparition sur la toile la semaine dernière, après la diffusion du témoignage d’une blogueuse, Ascia Al-Faraj - une vidéo où elle déclarait: "A chaque fois que je sors, il y a quelqu’un qui me harcèle ou qui harcèle une autre femme dans la rue. N’avez-vous pas honte?

Nous avons un problème de harcèlement dans ce pays, et j’en ai marre !". Ce témoignage a été suivi de centaines d’autres, mettant aussi en lumière "les abus et le harcèlement dont sont victimes les migrantes travaillant et vivant au Koweït",où a toujours cours le système de la "kafala",un parrainage des employés par leurs employeurs, accusé de perpétuer une forme d’esclavage envers les travailleurs immigrés.

En Europe, la présidente de la Commission européenne, s’est expliquée, hier sur les ratés de la campagne de vaccination dans l’UE. Devant le parlement, Ursula von der Leyen  a reconnu un excès de confiance dans les laboratoires, tout en assurant que sa stratégie était la bonne. Un mea culpa "modeste", "a minima", selon Le Temps, qui regrette que la patronne de la Commission ait par ailleurs commencé à parler de réformes indispensables et sous conditions pour l’octroi des fonds européens - un discours qui revient à "attiser les divisions et les affrontements entre les 27", d’après le journal, qui prévient qu’à ce stade de la bataille contre le virus, "la désunion n’est plus une option".

Se serrer les coudes en ces temps où il faut se saluer du coude: en France, c’est assez rare pour être relevé, Le Parisien Aujourd'hui en France félicite ses compatriotes pour avoir fait preuve de "civisme" et de "solidarité", pour freiner l’épidémie. "Une attitude respectueuse des mesures sanitaires qui a permis, pour l’instant, d’éviter un nouveau confinement", s’esbaudit le journal.

Un mot, enfin, de la décision du parlement néo-zélandais de rendre le port de la cravate facultatif. Vu de Paris ou d’ailleurs, cette décision semble anecdotique, sauf qu’à Wellington, c’est une petite révolution, qui fait suite à l’expulsion, mardi, d’un responsable maori de l’hémicycle, parce qu’il voulait participer à la séance sans porter ce qu’il décrivait comme "un nœud colonial", qu’il avait remplacé par le hei-tiki, un pendentif traditionnel, selon The New Zealand Herald. A chacun ses traditions, à chacun ses méthodes. "Tout est relatif, et cela seul est absolu", disait le philosophe français Auguste Comte.

En France, Midi Libre fait état, quant à lui, de l’idée assez radicale, ma foi, mais pourquoi pas, de parents excédés qui ont appelé la police… pour faire débarrasser la table à leur adolescent de fils. Un poil décontenancés, les policiers ont, paraît-il, fait la morale à toute la famille et expliqué "qu'il s'agissait plus d'un défaut d'autorité que d'un problème de police".

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.